Playoffs MLB 2025 – Les pronos TSO des World Series 2025

Et voilà la dernière ligne droite du marathon MLB. Les World Series s’offrent enfin à nous après 162 rencontres de saison régulière par équipe et trois tours de playoffs. Le quatrième nous donnera un champion soit nouveau, avec les Toronto Blue Jays, soit conforme à l’édition 2024, avec les champions sortants, les Los Angeles Dodgers. Une affiche inédite pour ces Séries Mondiales où les Dodgers vont tenter de réaliser le premier back-to-back du 21ème siècle et où les Blue Jays vont tenter de conquérir un 3ème titre, après leur propre back-to-back de 1992-1993. Au cœur de cette série, le duel attendu entre Vladdy et Ohtani. Alors qu’en pense la rédac de TSO ? Voici nos pronos.

crédit : MLB.com

Elo

Cette série marque le choc ultime entre la puissance médiatique des Dodgers et la résilience retrouvée des Blue Jays. Deux équipes aux trajectoires opposées mais portées par un même objectif : mettre la main sur le titre et marquer l’histoire. D’un côté, les Blue Jays sont de retour sur la grande scène pour la première fois depuis 1993, et de l’autre, les Dodgers pourraient devenir la première équipe en un quart de siècle à remporter deux titres consécutifs. Toronto, fort de son meilleur bilan en saison régulière (94–68), bénéficie de l’avantage du terrain et d’une dynamique collective impressionnante après sa victoire face aux Mariners.

Los Angeles s’avance en favori logique, fort de sa victoire rapide (et presque trop facile à mon goût) face aux Brewers, grâce à un effectif surpuissant et des stars au sommet. Shohei Ohtani, Mookie Betts et Freddie Freeman incarnent le cœur offensif le plus redoutable de la ligue. Yoshinobu Yamamoto et Blake Snell mèneront la rotation, avec Tyler Glasnow en soutien, tandis que le bullpen, porté par Roki Sasaki et Alex Vesia, retrouve de la consistance au bon moment. Leur expérience récente de la postseason pourrait faire la différence dans les moments chauds.

Pour Toronto, la clé sera la gestion de la rotation et du bullpen face à une telle profondeur offensive. Kevin Gausman reste le pilier, mais l’ajout du vétéran Max Scherzer, remis de ses pépins au bras et prêt à contribuer, apporte une dose précieuse d’expérience et de leadership. Cette rotation peut aussi compter sur le très jeune Trey Yesavage, et il ne faut pas oublier qu’elle a été l’une des plus fiables d’octobre. Le bullpen s’appuie sur un Jeff Hoffman précis et agressif en fin de match. Offensivement, Vladimir Guerrero Jr. continue de porter l’attaque avec George Springer, toujours clutch dans les moments chauds. Les Blue Jays comptent sur une défense solide et une approche méthodique au bâton pour user le staff de L.A., mais ils devront frapper juste dans les opportunités limitées que leur laisseront les stars californiennes.

Les joueurs à surveiller :

Côté Dodgers :

  • Shohei Ohtani : le facteur X absolu, capable de renverser une série à lui seul. Pour preuve, sa performance historique en NLCS des deux côtés du terrain, avec 3 HR et 10 strikeouts sur un match.
  • Mookie Betts : redevenu le moteur dans la partie haute du lineup, il dicte le tempo des matchs avec sa discipline au bâton et sa vitesse sur base.
  • Yoshinobu Yamamoto : en pleine confiance, il sera attendu face au cœur du lineup torontois. Son duel contre Gausman ou Scherzer pourrait être décisif.

– Côté Blue Jays :

  • Kevin Gausman : l’ace de la rotation. Il a tenu les Mariners en respect lors de l’ALCS, et son duel face à Ohtani s’annonce comme l’un des tournants de la série.
  • Vladimir Guerrero Jr. : fer de lance de l’attaque canadienne, il arrive en feu après une perf en ALCS à .355 de moyenne et plusieurs HR clés. Puissant et patient, il se montre quand la pression monte.
  • Max Scherzer : l’arme d’expérience. Son rôle sera crucial, que ce soit en ouverture ou pour stabiliser la rotation en milieu de série.

Pronostic : Dodgers 4 – Blue Jays 3. Je vois les Dodgers s’imposer au terme d’une série longue et spectaculaire, 4 matchs à 3. Leur puissance, leur profondeur de lineup et leur expérience des grands rendez-vous leur donnent un léger avantage. Toronto luttera jusqu’au bout, fort d’un collectif homogène et d’un public bouillant au Rogers Centre. Une série serrée, mais sur la longueur, la constance offensive et la maîtrise des moments clés de Los Angeles devraient l’emporter et confirmer leur statut de franchise dominante de la décennie.

Math

Affiche inédite entre l’ultra favori du début de saison et l’équipe « surprise », mais pas tant que ça.

Le retour des Dodgers en WS ne faisait pas l’ombre d’un doute chez les nombreux suiveurs de la MLB, tant l’armada californienne semble imbattable sur le papier. Mais la saison n’a pas été de tout repos, avec les problèmes récurrents de blessures et de gestion du bullpen chez les Angelinos. Retour à la normale depuis les NLDS, avec la colonie japonaise en ordre de bataille, Yamamoto et Ohtani (le lanceur) en tête, et Sasaki dans un rôle de closer intouchable. Si les pensionnaires de Chavez Ravine avaient pu paraître friables défensivement au début de la postseason, la performance XXL effectuée en NLCS (sweep des Brewers éreintés) met les points sur les i des sceptiques. Avec un lineup de All-Stars et futurs Hall of Famers construit pour briller en octobre, 4 aces dans une rotation reposée et un bullpen renouvelé, difficile de trouver une faille.

Ce grain de sable qui pourrait enrayer la belle mécanique, ce sont justement ces Blue Jays. De retour en WS après les exploits de 1992 et 1993, les Ontariens ont le vent dans le dos. Sortis vainqueurs d’une équipe des Mariners pourtant valeureuse, Toronto a des arguments pour embêter le nouvel Empire du Mal (©Yankees). Une rotation homogène, entre le rookie Yesavage et sa splitter dévastatrice et le trio de vétérans Scherzer/Gausmann/Bieber; un Georges Springer de nouveau clutch, et ennemi préféré du public californien (Astros, 2017…), et surtout, une attaque qui met la balle en jeu, les Blue Jays ayant marqué 71 runs durant ces playoffs, soit 22 (!) de plus que le 2e du classement, les Mariners.

Pronostic : Dodgers 4 – Blue Jays 2. Ces World Series seront, à mon avis, plus serrées qu’il n’y paraît sur le papier. Si les Blue Jays arrivent à enrayer les machines à strikeout des Dodgers, l’issue sera des plus incertaine. Mais quand on a un Shohei Ohtani dans son équipe, le doute ne s’installe pas longtemps.

Gaétan

Arrivé en World Series, tout est possible. Mais, contrairement à des sports où le titre se joue sur une finale, le trophée de la MLB se joue sur une série finale. Et cela rend certains scénarios improbables voire impossibles. Par exemple, voir les Blue Jays sweeper les Dodgers en 4 matchs, ça relève du très improbable. L’inverse est moins vraie. Sur le papier, les Dodgers semblent plus forts et plus en capacité à passer en mode rouleau-compresseur. Pour le moment, ce rouleau-compresseur fut modeste. Certes, ils ont sweepé les Brewers, meilleur bilan MLB 2025, mais dans des matchs serrés qui auraient pu basculer dans l’autre sens. Les Dodgers avaient quelque chose que les Brewers n’avaient pas, des superstars. Des futurs Hall of Famers. Des gars capables de passer à travers une série et de sortir le jeu clutch ou le match historique, comme un certain Ohtani.

En revanche, les Blue Jays ont ces joueurs-là, avec Vladdy et Springer. Et ça, ça peut faire la différence dans des matchs serrés, dans une série à couteaux tirés. Vladdy marche sur l’eau depuis le début des playoffs et Springer continue de s’imposer comme un champion de la postseason. Avec un possible retour de Bo Bichette, cela pourrait donner du fil à retordre à la rotation des Dodgers, actuellement imprenable et qui a pu se reposer tranquillement pendant que les Blue Jays galéraient pour se défaire de Seattle.

La principale faiblesse des deux équipes sera le bullpen. Mais, pour le moment, les longs starts des partants de LA et le retour de Sasaki dans un rôle bienvenu de closer ont permis d’effacer cette faiblesse. Côté Toronto, Gausman et Yesavage ont bien fait mais pourront-ils tenir leur match au-delà de la 6ème ou 7ème manche pour également limiter l’impact d’un bullpen qui questionne ? Scherzer va-t-il également apporter ce qu’il faut pour viser le titre ? Si les Blue Jays ont la puissance offensive pour faire mal aux lanceurs des Dodgers, l’inverse est encore plus vraie. Si Toronto veut parvenir à la victoire finale, il devra s’appuyer sur ses stars, sur un pitching staff qui devra lui se surpasser et, surtout peut-être, son public. Ayant un meilleur bilan en saison régulière, les Blue Jays ont l’avantage du terrain et cela pourrait être ce qui donnera la victoire à l’équipe canadienne, si le public en feu porte une équipe en mission.

Pronostic : Dodgers 4 – Blue Jays 2. Honnêtement, les tours précédents m’ont appris l’humilité. Il faut cesser de rêver, d’avoir de l’espoir. Il n’y aura pas de surprise. Les Dodgers ont une équipe indécente, bâtie sur des milliards et l’excellent travail du Front-Office. Même si le rendu n’a pas été au niveau espéré tout le long de la saison, avec une super team qui n’est jamais arrivée et un niveau de jeu décevant au regard du roster, la qualité intrinsèque de ce dernier est telle que, même en jouant moyennement, cette équipe est trop forte. Oui, les Blue Jays vont les bousculer mais, non, les Blue Jays n’empêcheront pas le premier back-to-back du 21ème siècle en MLB.

Bastien

J’avais exprimé tout mon pessimisme avant les NLCS, sur la capacité des Brewers, en surrégime depuis des mois, à bousculer des Dodgers qui avaient tranquillement négocier leur saison sans vraiment démarrer le moteur… Et le résultat ne s’est pas fait attendre : les Cy Young, Sawamura et autres MVPs du géant Californien n’ont fait que poudre de rêve des braves Brewers, beaucoup trop inexpérimentés pour ce niveau…

Alors, la même histoire pour Toronto ? Pas sur ! Car Toronto a des arguments que Milwaukee n’avait pas : une rotation, d’abord, avec des bras qui connaissent et ont vu de près le plus haut du très haut niveau : Il y a Bieber, ancien Cy Young, il y a Gausman, l’as de la franchise aujourd’hui, qui n’est pas passe loin il y a quelques saisons. Et puis il y a Scherzer, de retour juste quand il faut et qui a tout vu, tout vécu, tout gagné dans sa longue carrière de Hall of Famer.

Plus que ses presque six manches lors du Game 4, que les Jays devaient absolument gagner pour revenir dans le coup, sa rage pour rester dans le match pourrait ressembler a un tournant de ces séries, voir de cette postseason. Scherzer est un leader, et cette scène pourrait rester un des moments les plus marquants de cette postseason, celui ou les Jays trouvent l’énergie, la rage, et réveillent avec eux tout le Canada pour un retour vers l’Histoire, 32 ans après leur dernier titre.

Même histoire dans le lineup. Georges Springer, qui n’a pas forcement eu que des moments faciles depuis son arrivée dans l’Ontario, montre depuis quelques jours pourquoi il est tout simplement le meilleur joueur de postseason de sa génération, Vladdy Jr. est sur une autre planète depuis les Division Series,  et aucune équipe ne peut rivaliser avec l’attaque des Blue Jays sur cette postseason : un OPS collectif de .878, les Dodgers suivent avec .770, 71 runs marques, les Mariners sont seconds avec 49 et les Dodgers troisièmes avec 46… la différence est colossale.

Alors oui, comme au tour précédent, les Dodgers ont pour eux l’énorme et absurde densité de superstars qui ont tout vu, tout connu, tout gagné, et à qui il ne peut rien arriver. Quand tu peux te permettre, en une seule série, de voir Snell puis Yamamoto lancer 8 manches chacun, Glasnow s’arrêter a 5.2 IP avec un run et huit strikeouts au compteur, et surtout, Ohtani, envoyer 6 manches, 10 Strikeouts et 3 Home Runs sans concéder le moindre point, tu peux te sentir à l’abri… Les Dodgers sont une machine…

Mais toutes les machines ont un point faible, et si il y a une relative faiblesse a ces Dodgers depuis le début de la saison, c’est peut-être le manque relatif de run support pour des lanceurs qui semblent tellement facile. Quelle sera la réaction de ce lineup, si le feu d’artifice canadien continue dès le match 1 des World Series ? Et comment réagirait la rotation dans une adversité qu’elle n’a tout simplement pas connue cette saison ?

Pronostic : Blue Jays 4 – Dodgers 2. C’est facile, beaucoup trop facile pour les Dodgers depuis des mois maintenant, quand les Blue Jays ont du travailler, cravacher à chaque étape pour en arriver là. Avec deux premiers matchs dans un Rogers Centre en feu, une ville de Toronto qui est prête à s’enflammer pour son équipe de baseball (On m’a informé cette semaine d’écrans placés dans les rues et de congrégations aussi impromptues que festives en zones résidentielles pour les Championship Series), et la résurgence de la fierté canadienne depuis quelques mois au vu de la situation politique, c’est toute une ville, un état, une Nation qui va pousser ses Blue Jays. Le moment est historique, et Vladdy, Georges, Max et les autres n’ont plus qu’à s’en saisir !

Marion

Quel plaisir de voir les Blue Jays en World Series! Les voir de nouveau tutoyer les sommets est une belle récompense pour ce groupe résilient, passé au bord de l’implosion l’an dernier (dernière place de la Division Est) et dans l’incertitude au Spring Training (drama autour de la non-prolongation de Vladdy Jr.). Finalement, l’enfant chéri a re-signé et emmené avec lui son équipe et même tout le pays. Car au vu du contexte géopolitique entre les deux voisins nord-américains, les Blue Jays ont ce petit supplément d’âme d’ « Us against the world » que j’adore. Car quiconque est allé au Canada a pu constater ce grand patriotisme sans pour autant que cela ne bascule dans l’outrageux de l’auto-désigné Big brother.

Cela fait des années que l’on attend les Blue Jays en playoffs et ils n’avaient jusque-là pas cessés de nous décevoir avec des éliminations dès les Wild Card Series (et sur des sweeps tant qu’à faire). Cette année, leur titre de Division leur a permis d’éviter ce barrage et affronter les Yankees au premier tour ne les absolument pas impressionné. Sûrs de leurs forces, malgré l’absence sur blessure de leur producteur de hits #1 Bo Bichette, les Jays ont été hyper impressionnants… et notamment Vladdy qui a eu bon goût de ne pas tout miser sur la puissance mais surtout sur la régularité. Même chose en Championship Series face à ce qui était présentée comme la plus grosse armada de lanceurs de ces playoffs. Les Mariners ont bien lancé leur série avant de sombrer, sous le poids du stress et de l’histoire? Peut-être… en tout cas les Jays ont survécu à deux matchs à élimination pour s’offrir leur ticket pour les Finales. Alors Vladdy n’a pas été seul, superbement épaulé par le postseason king de ces dernières années, George Springer. Mais les Barger, Clement, Kirk ou autre Gimenez ont tous contribué. Et que dire du pitching? Du vétéran Scherzer au bébé Yesavage… en passant par Bieber (pari de la Trade Deadline), il y a du très bon. Face aux Dodgers, il en faudra encore plus avec notamment un Gausman en mode Cy Young et un bullpen très solide (ne pas reproduire la cagade du Match 5 des ALCS)… et un Bo Bichette ! En fin de contrat le 1er novembre, il ne sait toujours pas s’il portera encore le maillot bleu l’année prochaine. A l’heure où j’écris ces lignes on ne sait pas encore s’il est intégré au roster pour la première fois de cette postseason. Je serai très déçue s’il reste sur la touche. Certes sa défense peut être préjudiciable à ce niveau mais alors le coup de boost offensif qu’il pourrait apporter!

Côté angelinos, que peut-on dire à part que le back-to-back est tout proche? La démonstration face aux Brewers a été impressionnante sans l’être vraiment. Les scores ont finalement été serrés mais c’est ça qu’il fait peur : Ohtani n’a été bon que lors d’un match sur quatre (vla le match) mais LA n’a même pas eu besoin de plus. Sérénité absolue pour désosser la belle armada de pitching du Wisconsin en s’appuyant sur ses propres lanceurs tout en contrôle (le duo Yamamoto-Sasaki est terrifiant). Sortir – avec la manière – les Phillies en Division Series leur a apporté une confiance absolue. Ils n’ont toujours pas l’avantage du terrain sur ces Finales mais les Dodgers s’en inquiètent-ils? Ils ont l’expérience quand les Blue Jays auront des paillons dans le ventre. Ils ont des stars multi-titrés (Freeman, Betts, Kershaw…). Ils ont un coach rompu à toutes les aventures en postseason même si certains de ses choix ont été contestés et remis en doute.

Pronostic : Blue Jays 4 – Dodgers 3… Oui je veux du grand spectacle et oui je veux mon walkoff World Series clinching Homerun de Vladdy à la Joe Carter! Cette série peut être exceptionnelle, tellement y’a du potentiel offensif et en même temps de la qualité de pitching des deux côtés. Mon coeur balance ÉVIDEMMENT pour les Blue Jays après tant de matchs vus au Rogers Centre… et puis pas question que les Dodgers rayent les Yankees de l’histoire avec un back-to-back!


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