Preview 2025 : Atlanta Braves – Éviter les blessures pour viser le titre

Le crissement de la terre sous les crampons, le bruit de la batte sur une balle, les gants qui chauffent à la réception de lancers à 99mph. On peut enfin le dire, BASEBALL IS BACK. Et oui, on y est, après une longue hibernation, on va pouvoir se délecter du retour de nos héros favoris. Le Spring Training bat son plein, et c’est dès maintenant que la saison se construit pour les 30 franchises. Cohésion d’équipe, rookies qui se battent pour découvrir la MLB et vétérans qui souhaitent prouver qu’ils ont encore une place. Les 26 places de l’effectif vont être ardemment disputées. Et pour vous aider à y voir plus clair à l’orée de cette saison 2025, TSO vous propose de retrouver votre série préférée : les 30 franchises en 30 jours. Chaque jour et cela pendant 30 jours, une équipe sera décortiquée par notre rédaction afin de vous la présenter en long et en large, afin d’être fin prêt pour le début de la régulière. Pour la franchise du jour, on va tenter de sortir de l’infirmerie afin de regarder positivement la saison 2025. Direction le sud des États-Unis avec les Atlanta Braves qui vont récupérer Ronald Acuna Jr. et Spencer Strider… et de l’espoir au passage.

Retour sur 2024

Record : 89-73 – 2nd NL East

Postseason : défaite en NL Wild Card face aux San Diego Padres 2-0

La saison dernière, les Braves ont dû abandonner la première place de la division Est de la National League aux Phillies, une première depuis 2018. Après six saisons à trôner en tête de la division, les Braves, vainqueurs des World Series en 2021, ont connu un petit coup de mou, terminant six matchs derrière Philadelphie. Une saison quelque peu poussive, en raison surtout d’une épidémie de blessures, nécessitant à l’équipe de Georgie d’attendre le dernier jour pour se qualifier en playoffs, disparaissant ensuite dès la première série d’octobre face aux Padres.

Malgré le pari gagnant Chris Sale (18-3, 2.38 ERA, 6.2 WAR, 2.09 FIP) qui a remporté le Cy Young de la Ligue Nationale, les Braves ont eu du mal à se remettre de plusieurs grands blessés durant la saison, et particulièrement Ronald Acuna Jr. et Spencer Strider. L’incroyable comeback, extrêmement inattendu, de Chris Sale a porté Atlanta jusqu’en octobre et son absence lors des Wild Card Series s’est fait sentir. Mais il serait injuste de gratifier Sale des seuls mérites de la rotation.

Reynaldo Lopez a également sorti une grosse saison (8-5, 1.99 ERA, 5.1 WAR) auréolé d’une première sélection All-Star. Max Fried a également été All-Star (11-10, 3.25 ERA), établissement la 8ème meilleure saison en WAR d’un lanceur des Braves depuis 1947, et le rookie Spencer Schwellenbach a réussi une première belle saison (8-7, 3.35 ERA) alors qu’il avait commencé celle-ci au niveau A+, soit 3 divisions sous la MLB. Dans le bullpen, le closer Raisel Iglesias a tenu son rang (ERA 1.95, 6-2, 34 saves), bien secondé par Joe Jimenez, Dylan Lee ou encore AJ Minter. Au final, le pitching staff des Braves a terminé la saison avec le meilleur ERA collectif (3.49) ainsi que le meilleur FIP et le meilleur ERA+.

En revanche, l’offensive n’a pas suivi pour porter plus haut les Braves. Si elle n’a pas été mauvaise, elle a été plutôt quelconque ou moyenne si on prend en considération une force de frappe toujours intacte côté homeruns (213, au 4ème rang des Majeures). Là encore, les blessures se sont malheureusement invités trop régulièrement dans le roster. L’absence d’Acuna Jr. s’est ressentie sur la moyenne de frappe et les vols sur base. Atlanta se situait dans la moyenne de la ligue au niveau de la moyenne de frappe (.243), à hauteur d’équipe comme les Marlins, les Nats ou les Rockies. L’OBP, le RISP ou encore l’OPS furent aussi moyens. Et elle fut la 3ème équipe en termes de vol de bases… en partant de la fin.

Dans les absents notables de 2024, Sean Murphy, Michael Harris et Ozzie Albies qui ont manqué chacun près de deux mois de jeu puis Austin Riley s’est cassé la main droite en août. S’il n’a pas été absent, Matt Olson n’a pas amené au bâton ce que l’on espérait de lui (.247, 29HR, 98 RBI, 118 OPS+ et une WAR de 3.8). En l’absence d’Acuna Jr, l’équipe avait besoin d’un grand Olson et non d’un plutôt honnête Olson. A noter qu’il a tout de même joué les 162 matchs dans une équipe cassée par les blessures. Même chose pour Marcell Ozuna qui a, en plus, fait preuve de constance, avec .302 de moyenne au bâton, et de puissance, avec 39 homeruns. Pour le reste, les Arcia, Jelenic, d’Arnaud, Riley n’ont pas connu leur meilleure saison. En revanche, Ramon Laureano, arrivé en trade en cours de saison, a apporté la constance qui manquait au reste du lineup, se relançant après un mauvais début de saison à Cleveland.

Avec une équipe au complet ou presque, les Braves auraient pu être de vrais contenders au titre mais les blessures incessantes de cadres et le manque de constance d’une partie du lineup en ont- décidé autrement. Une saison difficile, et même la plus difficile qu’il est connu dans les Majeures pour le manager Brian Snitker.

Qu’attendre en 2025 ?

On pensait que les Braves allaient dépenser cet hiver pour combler les nombreux départs, particulièrement ceux de Max Fried, AJ Minter, Travis d’Arnaud ou encore Charlie Morton, et se renforcer dans une division où les Mets ont recruté Juan Soto et où les Phillies ne vont pas baisser pavillon. On pensait mal. Alex Anthoupolos et son front office sont restés sages. Ils ont tout de même signé Jurickson Profar, auteur de sa plus belle saison en carrière en 2024 du côté de San Diego (.280, 24 HR), Bryan de la Cruz, Hector Neris, et, tout récemment Craig Kimbrel et Alex Verdugo. Pas de grandes stars mais des joueurs solides.

L’équipe fait probablement le pari que les vrais renforts pour power-up l’équipe seront ceux qui reviendront de blessures (Acuna Jr., Strider) ou qui retrouveront, on l’espère, des couleurs comme Matt Olson ou Jarred Kelenic. Il faut dire qu’en pleine forme, l’équipe est séduisante.

Au bâton, Ozuna devrait encore être un DH de qualité. Le champ extérieur sera composé d’Acuna Jr., Profar, Harris II, Kelenic et De la Cruz. Le premier devrait revenir en avril ou en mai. Ce club des cinq devrait permettre à Snitker de faire revenir Acuna Jr. tranquillement. L’infield alignera Olson en première, Albies en deuxième, Riley en troisième et Arcia à l’arrêt-court. Sean Murphy reviendra au cours du mois d’avril si tout va bien et ce devrait être Drake Baldwin, le top prospect des Braves (62ème de toute la MLB actuellement) qui devrait le remplacer en début de saison. Cela vous laisse deviner un gros lineup si ce dernier évite les blessures.

Côté monticule, le potentiel est là mais avec son lot de questions. Quel impact pour le départ de Fried ? Chris Sale va-t-il continuer son incroyable comeback ? A quel niveau vont revenir Spencer Strider et Ian Anderson ? Schwellenbach va-t-il poursuivre sa progression ?

Le front-office d’Atlanta a été sur les dossiers Dylan Cease et Garrett Crochet pour la rotation et Tanner Scott et Jeff Hoffman pour le bullpen. Sans succès. Hector Neris, la nouvelle recrue, va solidifier le bullpen qui pourra encore compter sur Raisel Iglesias mais pas sur Joe Jimenez, blessé. Craig Kimbrel, le vétéran, vient aussi de rejoindre les Braves. Que va-t-il apporter à un bullpen intéressant mais qui a lui aussi son lot de questions ?

Une partie des réponses pourrait se trouver à la rotation. Actuellement, en prenant en compte le retour prochain des blessés, la rotation comprendrait sept noms : Chris Sale, Reynaldo Lopez, Spencer Strider et… Schwellenbach, Grant Holmes, Ian Anderson et éventuellement AJ Smith-Shawver, top prospect n° 3 de la franchise. Il faudra donc faire des choix. Avec le retour de Strider fin avril, si tout va bien, Holmes et/ou Anderson pourraient aller renforcer le bullpen.

Ronald Acuna Jr., de retour en sauveur pour porter la franchise jusqu’aux World Series ? – crédit All-Pro Reels Photography

Joueur à suivre : Spencer S…

Quel Spencer suivre du côté des Braves ? Deux Spencers et deux trajectoires différentes pour cette saison 2025 mais chacune pourrait apporter le bonheur dans la capitale de la Georgie.

D’un côté, Spencer Strider. Deuxième au NL Rookie of the Year 2022, quatrième au NL Cy Young 2023, 2024 aurait dû constituer une marche supplémentaire vers son statut d’ace de la MLB. C’était sans compter une blessure au coude intervenue après deux matchs l’an dernier. Une saison blanche qui a pesé sur son équipe. Son retour est donc plein de promesses. En forme, celui qui mena la MLB en victoires et en strikeouts lors de la saison 2023, est du calibre d’un Cy Young. Son retour au jeu il y a quelques jours lors du spring training a été encourageant. Après le comeback Sale, verra-t-on le comeback Strider à Atlanta ?

Et puis, il y a l’autre Spencer. Scwhellenbach. Sélectionné en 59ème position de la Draft 2021, il a manqué la saison 2022 à cause d’une opération Tommy John. Revenu au jeu en 2023, en Single-A, il a été sélectionné pour le All-Star Futures Game. En 2024, il débute en A+ puis rejoint l’équipe AA des Braves. Cela ne dure pas longtemps puisqu’il est promu fin mai en MLB. Si son premier match ne se passe pas très bien, il va devenir une des forces vives de la rotation, terminant la saison avec une fiche de 8-7, un ERA de 3.35 et une WAR de 2.7, des stats plus qu’impressionnantes pour un lanceur qui a débuté trois divisions sous les Majeures en 2024. Les attentes seront donc très fortes sur le jeune lanceur de bientôt 25 ans.

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La star : Ronald Acuna Jr.

Il y a comme un arrière goût de gâchis quand on pense à Ronald Acuna Jr. Avec une deuxième blessure au ligament croisé antérieur du genou, nous avons été privé d’un talent hors-norme une nouvelle fois, autant les fans du beau baseball que pour les Braves dans la quête d’un nouveau titre en 2024. Rappelons-nous qu’il sortait d’une incroyable saison 2023, auréolé du titre de MVP de la National League. Cette saison-là, il est devenu le 5ème joueur du club des « 40 homeruns-40 bases volées », vole au total 73 bases, un record dans l’ère moderne pour la franchise et crée donc son propre club, celui des 40 homeruns-70 bases volées, menant la Ligue Nationale en runs, hits, bases volées, OBP et OPS+. Voilà à quoi ressemble Acuna Jr. en pleine forme, débutant son prime : une machine de guerre !

Alors certes, il faudra encore probablement attendre le mois de mai pour le revoir sur le terrain et peut-être qu’il ne volera plus autant de bases pour se préserver, mais les Braves vont tout de même récupérer l’un des meilleurs joueurs de la MLB, un gars pour qui le MVP de 2023 ne sera pas le seul trophée de ce genre… si son corps ne le lâche pas.

Le prono

Atlanta ne manque pas de talent mais les Braves manquent de certitudes. Après une saison difficile avec une infirmerie remplie, il est toujours difficile de s’engager dans une saison avec la fleur au fusil. Spencer Strider sera sûrement une des réponses à la bonne ou mauvaise saison des Braves. Idem pour Acuna Jr. On attendra d’eux qu’ils hissent l’équipe à un autre niveau. Particulièrement Acuna Jr., qui formait, avec Juan Soto, Vladimir Guerrero Jr. et Fernando Tatis Jr., un quatuor générationnel qui a émergé à la fin des années 2010, même si Vladdy et Nando ont connu des parcours plus contrastés ensuite. Avec Soto aux Mets, les deux grandes stars de ce quatuor se retrouvent à nouveau dans la même division. Un duel dans le duel. La NL East aura droit à une bataille à trois avec les Nats en arbitre. Du trio Phillies/Mets/Braves, Atlanta dispose peut-être, sur le papier, de l’équipe la plus équilibrée entre attaque, défense et pitching. La lutte sera serrée mais les Braves devraient terminer une nouvelle fois en tête pour un septième titre de division en huit saisons.

Prédiction : 95-67 – 1er NL East – Défaite en NLDS.

Le pari fou

Les Braves sont champions. Chris Sale sort une nouvelle saison de folie le plaçant 3ème au Cy Young. Spencer Strider échoue pas loin d’être sur le podium. Après une reprise difficile, il est injouable dès juillet. Acuna Jr. bataille avec Soto pour le titre de MVP de la NL. Certes, c’est Ohtani qui sera sacré au final mais Acuna Jr. prend la deuxième place, tirant l’attaque d’Atlanta vers le haut. Pour se consoler, il est le MVP des World Series, Riley étant celui des NLCS. L’équipe devra faire face à quelques blessures encore mais le génie d’Anthopoulos comble intelligemment les trous avant la trade deadline comme en 2021.


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