Preview 2025 : Baltimore Orioles – Leur chant résonnera-t-il en octobre ?

Le crissement de la terre sous les crampons, le bruit de la batte sur une balle, les gants qui chauffent à la réception de lancers à 99mph. On peut enfin le dire, BASEBALL IS BACK. Et oui, on y est, après une longue hibernation, on va pouvoir se délecter du retour de nos héros favoris. Le Spring Training bat son plein, et c’est dès maintenant que la saison se construit pour les 30 franchises. Cohésion d’équipe, rookies qui se battent pour découvrir la MLB et vétérans qui souhaitent prouver qu’ils ont encore une place. Les 26 places de l’effectif vont être ardemment disputées. Et pour vous aider à y voir plus clair à l’orée de cette saison 2025, TSO vous propose de retrouver votre série préférée : les 30 franchises en 30 jours. Chaque jour et cela pendant 30 jours, une équipe sera décortiquée par notre rédaction afin de vous la présenter en long et en large, afin d’être fin prêt pour le début de la régulière. Ce jour, on s’intéresse aux Orioles, vice-champions de l’AL East : l’équipe est-elle prête à franchir enfin le cap des playoffs ?

Petit bilan chiffré pour commencer ce récap :

Record : 91-71, 2e de l’AL East.
Postseason : Défaite en AL Wild Card Series contre les Royals (2-0).

Les O’s étaient bouillants à l’approche des playoffs, malheureusement, en 2024 la fête a encore tourné court

Pour la deuxième saison consécutive, les Orioles de Baltimore ont atteint les séries éliminatoires, une performance qui n’avait plus été réalisée depuis 1996-1997. Mais malgré ce succès en saison régulière, l’histoire s’est répétée en octobre avec une élimination prématurée. Après avoir été balayés en Division Series en 2023, les Orioles ont connu le même sort en Wild Card Series face aux Royals, ne parvenant à marquer qu’un seul point sur l’ensemble des deux rencontres.

La saison 2024 s’est auparavant déroulée en deux temps bien distincts pour Baltimore. Jusqu’en juillet, l’attaque des O’s était tout simplement la plus puissante du baseball majeur. En tête de la Ligue en slugging (.455) et en homeruns (171), et troisièmes en points marqués (553), les Orioles semblaient inarrêtables. Mais une chute de régime collective sur les deux derniers mois de compétition a non seulement coûté la première place de division aux Orioles, mais a également installé un doute sur la capacité de cette jeune équipe à maintenir son niveau sur l’ensemble d’une saison.

Compilation des 37 HR de Gunnar Henderson lors de la saison 2024

Gunnar Henderson a confirmé son statut de superstar naissante. Après avoir été élu Rookie de l’Année en 2023, le jeune shortstop a franchi un cap supplémentaire avec une saison statistique exceptionnelle : 37 homeruns, 31 doubles, 7 triples, 92 points produits, 21 bases volées et une ligne offensive de .281/.364/.529. Avec un WAR de 8.0, Henderson a réalisé la meilleure saison d’un Oriole depuis Cal Ripken Jr. en 1991. Terminant quatrième au vote MVP de l’American League, il s’est imposé comme le visage de la franchise et le moteur de cette équipe.

Colton Cowser, candidat malheureux au titre de Rookie de l’Année (il a terminé deuxième), a également marqué les esprits avec 24 homeruns, bien qu’un taux de strikeouts élevé (plus de 30%) ait limité sa moyenne à .242. Sa défense exceptionnelle au champ extérieur (+11 en Outs Above Average) a compensé ses faiblesses offensives et en fait un joueur précieux pour les années à venir.

L’autre fait marquant de cette saison a été le premier contact de Jackson Holliday avec les ligues majeures. Le prospect n°1 du baseball n’a pas connu les débuts espérés, avec une ligne offensive très modeste de .189/.255/.311 en 60 matchs. À seulement 20 ans, ces difficultés ne sont pas alarmantes, mais elles témoignent du temps d’adaptation nécessaire même pour les talents les plus prometteurs.

Retour en images sur les meilleurs moments de l’ace des Orioles en 2024, Corbin Burnes

Dans la rotation, la grosse acquisition de l’intersaison précédente, Corbin Burnes, a parfaitement rempli son rôle d’ace avec un ERA de 2.92 et 181 strikeouts en 194.1 manches. Malheureusement, les blessures ont décimé le reste de la rotation. Kyle Bradish et Tyler Wells ont tous deux subi une intervention chirurgicale au coude, tandis que Grayson Rodriguez n’a lancé que 17 manches après la pause du All-Star Game en raison d’une blessure au muscle latéral droit.

L’une des meilleures nouvelles de la saison a été l’émergence d’Albert Suárez. Absent des Ligues Majeures depuis 2017, le vénézuélien a réalisé un comeback impressionnant avec un ERA de 3.70 en 32 apparitions (dont 24 comme partant), fournissant 133.2 manches précieuses à une rotation décimée.

Au niveau du management, Brandon Hyde a une nouvelle fois prouvé sa valeur en maintenant l’équipe compétitive malgré les blessures et les difficultés offensives de fin de saison. Son travail de développement des jeunes talents, combiné à sa gestion des vétérans, a permis aux Orioles de rester dans la course jusqu’au bout.

Si la défaite en Wild Card a été amère (seulement 11 coups sûrs et 1 point marqué sur l’ensemble des deux matchs), la saison 2024 reste globalement positive pour les Orioles. Elle confirme la viabilité du modèle de reconstruction mis en place par le directeur général Mike Elias, même si la franchise est maintenant à un tournant de son évolution : passer du statut d’équipe prometteuse à celui de véritable prétendant au titre.

La saison 2025 s’annonce comme un test crucial pour les Orioles. D’une part, l’équipe vise une troisième participation consécutive aux playoffs, ce qui n’est plus arrivé depuis 1969-1971. D’autre part, et c’est peut-être le plus important, Baltimore doit prouver qu’elle peut non seulement accéder aux séries éliminatoires, mais aussi y performer, après cinq défaites consécutives en matchs de playoffs avec son noyau actuel.

L’une des nouvelles les plus significatives pour la saison à venir est la modification des dimensions du champ gauche de Camden Yards. Après avoir repoussé la clôture d’environ 9 mètres et relevé sa hauteur avant la saison 2022, les Orioles ont décidé de revenir partiellement en arrière. Certaines zones vont être rapprochées de jusqu’à 6 mètres et la hauteur du mur va être abaissée de 13 à 8 pieds. Comme l’a admis Mike Elias, la franchise avait « surcorrigé » le problème initial. Ce changement devrait favoriser les frappeurs droitiers comme Ryan Mountcastle et le nouvel arrivant Tyler O’Neill.

L’intersaison a été marquée par deux départs majeurs : Corbin Burnes, qui a signé avec les Diamondbacks, et Anthony Santander, qui a rejoint les Blue Jays. Ces deux joueurs laissent un vide considérable, Burnes ayant été le pilier de la rotation et Santander le meilleur frappeur de homeruns (44) de l’équipe.

Tyler O’Neill a fort à faire pour compenser la perte d’Anthony Santander. Le power hitter sera-t-il capable de rester en bonne santé assez longtemps pour faire le travail ?

Pour compenser, les Orioles ont signé Tyler O’Neill pour trois ans et 49,5 millions de dollars. Auteur de 31 homeruns avec les Red Sox en 2024, O’Neill doit apporter de la puissance au milieu de l’ordre, même si sa propension aux blessures (trois passages sur la liste des blessés en 2024) suscite quelques inquiétudes.

Tomoyuki Sugano a enregistré 16 strikeouts en 14,1 manches lors du World Baseball Classic de 2017

Sur le monticule, Baltimore a misé sur l’expérience de Charlie Morton (41 ans) et sur le potentiel de Tomoyuki Sugano (35 ans), un lanceur japonais qui découvrira la MLB après 12 saisons exceptionnelles au Japon (ERA de carrière de 2.45, dont 1.67 en 2024). Ces arrivées, combinées à celle de Zach Eflin acquis en cours de saison dernière, doivent permettre de compenser la perte de Burnes, mais l’absence d’un véritable ace représente un risque.

Félix Bautista est devenu l’un des releveurs les plus dominants et les plus inattaquables de MLB grâce à son combo fastball-splitter.

Le bullpen s’annonce comme l’un des points forts de l’équipe avec le retour très attendu de Félix Bautista. « The Mountain », absent toute la saison 2024 en raison d’une opération Tommy John, retrouvera son rôle de closer. Avant sa blessure, Bautista avait été tout simplement dominateur avec un ERA de 1.48 et 110 strikeouts en 61 manches en 2023. Son retour permet de repositionner Yennier Cano dans un rôle de setup qui lui convient mieux. L’acquisition d’Andrew Kittredge (ERA de 2.80 en 70.2 manches avec les Cardinals) renforce encore cette unité déjà solide.

Jackson Holliday a été transféré dans les ligues mineures par les Orioles de Baltimore après un début de carrière décevant en MLB durant la saison 2024.

L’évolution de Jackson Holliday sera scrutée de près. Après une première expérience difficile en MLB, le fils de Matt Holliday devra prouver qu’il peut s’adapter au plus haut niveau. Les Orioles comptent également sur un rebond d’Adley Rutschman, qui a connu une seconde moitié de saison 2024 décevante (.207/.282/.303 avec seulement 3 homeruns en 58 matchs après le All-Star Break).

Le farm system des Orioles, bien que moins fourni qu’il y a quelques années en raison des nombreuses promotions, reste de qualité avec notamment Samuel Basallo (13e meilleur prospect MLB) et Coby Mayo (14e). Ces deux jeunes talents pourraient faire leurs débuts ou s’installer durablement en MLB en 2025, apportant un influx supplémentaire de talent à un noyau déjà solide.

La vente des Orioles au groupe dirigé par le milliardaire David Rubenstein, finalisée en 2024, pourrait commencer à se faire sentir. Si la famille Angelos était souvent critiquée pour sa réticence à investir, les nouveaux propriétaires semblent plus enclins à augmenter la masse salariale, comme en témoignent les signatures d’O’Neill et de plusieurs vétérans à des salaires significatifs. Cette nouvelle flexibilité financière pourrait s’avérer cruciale, notamment à l’approche de la trade deadline, pour renforcer l’équipe dans sa quête d’un titre.

Après des débuts difficiles en MLB en 2024, Jackson Holliday aborde sa deuxième saison avec l’étiquette de joueur à suivre. À seulement 21 ans, l’ancien premier choix de la draft 2022 a tout pour rebondir et confirmer les attentes placées en lui.

Considéré comme l’un des prospects les plus complets de sa génération, Holliday a modifié son approche au marbre durant l’intersaison, abandonnant son leg kick au profit d’un toe tap, dans l’espoir d’améliorer son timing face aux lancers des Majeures. Ce changement technique pourrait être la clé pour transformer sa ligne offensive catastrophique de 2024 (.189/.255/.311) en quelque chose de beaucoup plus productif.

Au-delà des statistiques, c’est la maturité et l’adaptabilité d’Holliday qui font de lui un joueur si prometteur. Fils de l’ancien joueur star Matt Holliday, il a grandi dans l’environnement du baseball professionnel et possède une compréhension innée du jeu qui dépasse son jeune âge.

En défense, Holliday devrait s’installer comme titulaire au deuxième but, formant avec Gunnar Henderson l’une des plus jeunes et plus talentueuses paires du milieu de terrain de la ligue. Sa polyvalence lui permet également de dépanner au shortstop si nécessaire.

Statistiques d’Holliday en 2024 : .189/.255/.311, 5 HR, 20 RBI, 60 matchs.
Projections ZiPS pour 2025 : .251/.342/.419, 15 HR, 12 SB, 3.1 fWAR.

À seulement 23 ans, Gunnar Henderson s’est déjà établi comme l’un des meilleurs joueurs de la ligue. Après avoir été élu à l’unanimité Rookie de l’Année en 2023, il a franchi un palier supplémentaire en 2024, terminant quatrième au vote MVP de l’American League avec des statistiques impressionnantes : .281/.364/.529, 37 HR, 92 RBI, 21 SB et un WAR de 8.0.

Ce qui fait la force d’Henderson, c’est sa capacité à exceller dans tous les aspects du jeu. Au bâton, il combine puissance et discipline, frappant des coups sûrs dans tous les secteurs du terrain. En défense, il s’est imposé comme l’un des meilleurs shortstops de la ligue, après avoir partagé son temps entre le troisième but et l’arrêt-court lors de sa saison rookie. Sur les sentiers, sa vitesse et son intelligence de jeu en font une menace constante.

Quelle saison pour Gunnar Henderson en 2024 !

Le jeune phénomène de l’Alabama incarne parfaitement la nouvelle génération des Orioles : talentueux, spectaculaire, mais aussi travailleur et humble. Son leadership naturel, rare pour un joueur si jeune, en fait la pierre angulaire sur laquelle Baltimore construit son avenir.

Pour 2025, Henderson vise encore plus haut. Une saison à 40 homeruns n’est pas à exclure, et une victoire au MVP est clairement dans ses cordes si les Orioles parviennent à se qualifier pour les playoffs. Sa progression constante depuis ses débuts laisse penser que nous n’avons pas encore vu le meilleur de ce joueur exceptionnel.

Les Orioles se trouvent à un carrefour. D’un côté, ils disposent de l’un des meilleurs noyaux de jeunes talents de la Ligue, avec Henderson, Rutschman, Cowser et potentiellement Holliday. De l’autre, la perte de Burnes et Santander crée des incertitudes, notamment dans la rotation.

Le défi pour Baltimore sera de trouver un équilibre entre le développement de ses jeunes joueurs et la nécessité de gagner maintenant. L’équipe a clairement les moyens de se qualifier pour les playoffs pour la troisième année consécutive, mais les Yankees et les Red Sox semblent mieux armés dans l’AL East.

La rotation sera la clé. Si Rodriguez parvient à s’imposer comme un véritable ace, si Morton apporte la stabilité espérée et si Sugano s’adapte bien à la MLB, les Orioles peuvent viser la première place de la division. Dans le cas contraire, une qualification par le Wild Card reste le scénario le plus probable.

Le retour de Bautista et le renforcement du bullpen devraient permettre de verrouiller les fins de matchs, tandis que l’attaque, emmenée par Henderson, a le potentiel pour être l’une des meilleures de la ligue, surtout si Rutschman retrouve son meilleur niveau et si Holliday explose.

Prédiction 2025 : 92-70, 2e de l’AL East, qualifiés en Wild Card, défaite en AL Division Series

Henderson confirmera son statut de superstar avec une saison MVP, Rutschman retrouvera son meilleur niveau, et Rodriguez s’imposera comme l’un des meilleurs lanceurs de la ligue. À la trade deadline, Mike Elias frappera un grand coup en acquérant un lanceur star (pourquoi pas Sandy Alcantara ?), renforçant une rotation déjà solide.


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