Preview 2025 : New York Mets – Saison pour Outfielder Téméraire et Obstiné (S.O.T.O)

A défaut d’avoir été sérieuse et rigoureuse, la saison 2024 des Mets aura été divertissante.

Au fond de la classe avec 5 défaites en ouverture de saison (notamment un sweep chez les Brewers), le néo manager, Carlos Mendoza, a rapidement démontré une capacité à gérer les médias new yorkais et garder son équipe calme et concentrée sur le « process ».

Bien relayé sur le terrain par un Francisco Lindor au leadership grandissant dans le clubhouse, les Mets vont réussir à boucler mars et avril sur un flatteur 16v – 15d. Le mois de mai se révèlera abyssal en terme de performance (9v-16d), avec notamment un bullpen prenant l’eau de toute part (5.48 ERA, 8 blown saves). Un membre de ce bullpen, Jorge Lopez, va provoquer le premier électrochoc de la saison.

Son pétage de plomb, son licenciement et la réunion d’équipe demandée par Lindor et Nimmo vont relancer la machine. Parallèlement, le front office, afin de changer l’atmosphère pesante du clubhouse, va jouer la carte du fun le reste de la saison, et sportivement va rappatrier des minors 2 joueurs qui vont faire parler d’eux le reste de la saison, Jose « OMG » Iglesias et Mark Vientos.

Jose Iglesias, avec l’ancienne mascotte McDonalds© Grimace, vont devenir les symboles d’un changement d’état d’esprit initié en coulisse par le vétéran JD Martinez.

“The way everyone interacted and how we all left, it wasn’t kind of one of those meetings where it’s just kind of, ‘OK, we got to be better. It was, ‘No, let’s start having fun again and start enjoying this. We lose, we lose.” — JD Martinez

En gros, balec, même si on est mauvais, autant s’amuser.

Et ça marche ! Iglesias, alors qu’il avait quasiment abandonné le baseball pour se consacrer à la musique, va réaliser la meilleure saison de sa carrière (85 matchs, .337 moy, .830 OPS, 3.1 WAR) en étant « clutch » avec une moyenne à la batte de .421 quand des runners sont sur base ! Son hit « OMG » devient l’hymne non officiel de l’équipe, le titre étant joué en boucle à Citi Field et le panneau OMG devenant la célébration de home runs du dugout.

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Et que dire de Mark Vientos. A la bataille avec Brett Batty pour la 3e base, il commence 2024 en Triple A, rongeant son frein. Suite à la blessure (et les performances moyennes) de Batty, Vientos est rappelé, et pour son premier match de 2024…

Mark ne regardera plus en arrière à partir de ce moment, devenant le taulier au 3e coussin, avec des stats de vétéran (111 matchs, 27 HR, 71 RBI) pour appuyer sa montée en puissance et finaliser un moi de juin chaud bouillant des Mets (17v – 5d). A noter que les changements opérés par Mendoza dans le lineup (Lindor leadoff, McNeil au frigo, Harrison Bader, …) sont directement responsables de ces bons résultats, ainsi qu’un front office malin mené par un David Stearns qui ne rate pas les opportunités d’optimiser son équipe quand elles se présentent.

Le mois de juillet continue de voir les Mets au-dessus des 50% de victoires (57v-51d), largement dû à la rotation en général, et à un Sean Manaea en feu (32 starts, 12v – 6d, 3.47 ERA, 11e au Cy Young) depuis le changement dans l’angle de libération de ses lancers. Dans la bulle pour l’obtention d’une place en Wild Cards, mais sans non plus vouloir vider le farm system, David Stearns est du côté acheteur à la trade deadline, ajoutant de la profondeur à l’alignement avec Jesse Winker, et solidifiant le bullpen, point faible de la formation, avec Phil Maton et Ryne Stanek. Des arrivées à moindre coût, 2024 étant une « année de transition ».

Jesse Winker, le genre de joueur que tu préfères avoir dans ton équipe qu’en face.

Alors qu’août s’amorce, les Mets font de nouveau face à un gros slump. Un bullpen très friable, particulièrement Edwin Diaz (20 saves, 7 blown saves, 3.52 ERA) mettent l’équipe dans une situation précaire, au milieu d’un road trip face à ses concurrents directs pour la Wild Card, les Padres et les DBacks. A l’aube du dernier match de la série en Arizona, les Mets sont à 6.5 victoires derrière, loin de faire les playoffs. Va alors s’enclencher un run incroyable pour les New Yorkais.

Tout d’abord, en s’adjugeant le dernier match contre les DBacks, les Mets sont en positif face aux Serpientes et devant en cas de tie-breaker en fin de saison. Ensuite, à cheval sur août et septembre, ils remportent 9 matchs consécutifs pour être à 87v – 69d avant les 2 derniers road-trips de la saison, face à des adversaires bien connus, les Braves, les meilleurs ennemis de la NL East et les Brewers, sur qui les Mets ont une revanche à prendre après le sweep de début de saison.

A la suite du premier match à Atlanta, l’ouragan Helen décide de pimenter les choses, renvoyant les 2 derniers matchs de la série au 31 septembre, pour un double header. Les Mets volent donc vers Milwaukee, perdant la série 2-1 et se retrouvant dans un cas de figure très simple : remporter un des 2 matchs du doubleheader face aux Braves ou regarder les playoffs à la maison. Le match 1 est un condensé de la saison des Mets, entre coups d’éclat, retour du diable vauvert et erreurs en tout genre. Divertissant on vous disait.

La rédaction décline toute responsabilité en cas d’éruption lacrymale, because, how not to be romantic about baseball ?

Francisco Lindor, l’homme de la saison, envoie les Mets en Wild Card. Leur adversaire ? Les si familiers Milwaukee Brewers, dans un best-of-3.

Après avoir dominé le premier match, le bullpen new-yorkais implose lors du second et renvoie les 2 équipes dos à dos pour un « winner takes all » match 3. Ce match, cela peut être le dernier de Pete Alonso sous le maillot des Mets. Le première base maison a décidé de tester le marché, et donc, potentiellement, quitter le cocon qu’il a toujours connu pour des cieux plus généreux $. C’était en tout cas le plan, mais la saison n’a pas été à la hauteur pour le Polar Bear, réalisant sa plus mauvaise saison en terme de homeruns (34 quand même), de RBI (88, 3e de l’équipe derrière Lindor et Nimmo), un OPS en dessous de .800 pour la première fois de sa carrière. Une tendance à laisser les coureurs sur base et à frapper beaucoup plus de ground balls, et il n’en faut pas plus pour s’imaginer un futur sans Alonso du côté du CitiField.

Mais voilà, on ne taquine pas une bête blessée… Face au closer All-Star Devin Williams, apparu en 9e manche pour sceller un match mené 2-0 par les Brewers, Pete n’a pas eu un hit extra base depuis 41 présences au marbre, pas de homerun depuis le 19 septembre…

La rédaction décline toute responsabilité si vous avez une poussière dans l’oeil…

Un homerun clutch qui envoie les Mets en NLDS, on remercie au passage Francisco Lindor et Brandon Nimmo qui étaient présent sur bases. Lindor (voir par ailleurs) et Nimmo (150 matchs, 23 HR, 90 RBI), les leaders de la saison chez les Mets, aussi bien sur le diamant que dans le clubhouse.

En une semaine, tout les doutes entourant cette équipe sont oubliés, et direction Philadelphie, pour une NLDS entre les 2 meilleurs ennemis de la NL East.

Des Phillies qui se dressaient comme les épouvantails à battre dans ses playoffs, et qui vont exploser en vol, ne remportant qu’un match à domicile, et étant dominé par le pitching new-yorkais.

Un pitching qui ne se présentait pas comme le point fort de la franchise, l’accent étant mis sur le développement de bras maison, et quelques contrats courts pour mener le bateau. Le leader de la rotation, Kodaï Senga, étant blessé pour la saison, on a vu que Sean Manaea a pris le relais, bien aidé par l’amélioration de son lancer. Luis Severino, a résussi une saison pleine et sans blessure, débutant 31 matchs, pour 11 victoires et 7 défaites, une ERA de 3.91, et, cerise sur le gateau, un match complet sans encaisser de point (17 août, vs Marlins). Le vétéran Quintana a ancré le milieu de la rotation (10-10, ERA 3.75) remplissant le rôle du mangeur d’innings nécessaire au cours de la saison régulière.

Le bas de la rotation a vu David Peterson se détacher comme n°4, avec une jolie saison statistique (21 matchs, 10v-3d, ERA 2.90) et un potentiel qui semble se réaliser. L’expérience Adrian Houser (1v-5d, 5.84 ERA) n’a pas survécu au terrible mois de mai, ce qui semblait ouvrir la voie à Tylor Megill. Des apparitions non abouties ont permis au prospect Christian Scott de goûter aux majeurs, avant de goûter aux repas de l’infirmerie. Son potentiel est qu’on le reverra en 2025, tout comme Paul Blackburn, qui est arrivé à la trade deadline, mais qui sera blessé lors de cette postseason.

Une postseason 2025 qui a permet aux New Yorkais de se retrouver à 4 victoires des World Series. Mais, pour cette première NLCS dans le Queens depuis 2015, se présente le mètre-étalon de la gestion de club, les Los Angeles Dodgers, et leur pléiade de stars. Et, contrairement aux Mets, une profondeur de banc au pitching, malgré les 3/4 de leur rotation à l’infirmerie. Malgré une belle resistance, le rêve s’arrête après le game 6.

Etre éliminé à 2 victoires des World Series pourrait laisser un goût amer, des cauchemars aux joueurs et aux fans. Mais, en se retournant sur la saison 2024, on ne peut s’empécher d’y voir une équipe qui s’est battue pour revenir de l’arrière, plus souvent que nécessaire, qui a su faire le dos rond quand nécessaire, et a permis de ressortir les leaders du clubhouse. En espérant pour les supporters des Mets que ce soit la première étape vers les sommets et que les prochaines saisons soient tout autant amusantes.

Réussir à garder l’essentiel du noyau dur de joueurs aurait permis aux Mets de pouvoir se positionner comme prétendant aux playoffs, certainement via les Wilds Cards. Lindor entrant en pleine confiance dans sa 5e année, un Nimmo en pleine possession de ses moyens, Vientos sur la pente ascendante, Alonso de retour pour au minimum une saison, nous donne un haut d’alignement pas dégueu.

Pour être plus compétitif (et pour embêter les Yankees), Tonton Steve a décidé d’offrir aux fans une friandise de plus, et pour les 15 prochaines saisons. Juan Soto, traverse l’East River pour rejoindre le Citi Field (et 765M$).

Premier at-bat sous l’uniforme des Mets et premier homerun pour Juan Soto ©Corey Sipkin / NY Post

Une arrivée qui propulse les Mets en haut des pronostics, si on y ajoute l’arrivée de seconds rôles (Jose Siri, Nick Madrigal, retour de Winker) qui sont des contributeurs silencieux au succès des équipes, à l’instar d’Harrison Bader ou Tyrone Taylor en 2024.

Au niveau de la rotation, le même recette que l’année dernière est appliquée. Un ace, Kodai Senga, basé sur ses performances de 2023, le retour de Sean Manaea, cette fois pour 3 ans (75M$), et un mileu de rotation comportant Paul Blackburn, David Peterson, et les nouveaux venus Frankie Montas et Griffin Canning. L’expérience de la saison sera la transition en starter de l’ancien closer des Yankees, Clay Holmes.

Et bien sûr, le point d’interrogation éternel, le bullpen. En espérant qu’Edwin Diaz revienne à son niveau pré-WBC, un lanceur gaucher de pedigree, AJ Minter, débarque d’Atlanta pour épauler Ryne Stanek, Danny Young, Reed Garrett, et Adbert Alzolay, l’ancien prospect des Cubs.

2025 s’annonce crucial pour le développement du projet de Steve Cohen, à savoir créer une structure qui puisse devenir compétitive tous les ans, comme les Dodgers (ou les Yankees, mais chut!).

Après avoir rempli le farm system ces deux dernières années, et amélioré les infrastructures au niveau des meilleurs de la ligue (pitching lab, hitter lab,…), il est temps de récolter les fruits de ses investissements. Il y a eu quelques prémices, avec l’arrivée de Christian Scott chez les grands, les améliorations ayant permis à Sean Manaea et Luis Severino de réaliser une bonne saison 2024, ou encore les passages en labo de biomécanique pour améliorer les swings de Nimmo ou McNeill et remettre leur saison sur les rails.

Première sortie hier (04.03.2025) pour Senga depuis juillet dernier (2 IP, 2 H, 2 SO) ©northjersey.com

Avec un effectif ayant la 2e moyenne d’âge la plus vieille (derrière les Dodgers), ils devient impératif que les jeunes pousses soient opérationnelles afin de prévenir des problèmes (blessures, slumps, …) qui peuvent rapidement plomber la saison, à l’image de ce que nous offre Starling Marte ces dernières années.

Un sponsor bien adapté à ce Spring Training ©nypost

On peut s’attendre de nouveau à une saison en dents de scie, car si l’alignement a clairement reçu des renforts, la rotation, plus étoffée, manque de garantie de stabilité, et commencera la saison sans Frankie Montas, Sean Manaea et Christian Scott (pour tout 2025), et son receveur titulaire, Francisco Alvarez, sur la touche pour au moins un mois et demi. Et on me souffle dans l’oreillette que Nick Madrigal et Jeff McNeil commenceront la saison avec le soutien total du sponsor maillot, l’hôpital New York Presbyterian.

Côté nostalgie, le numéro 5 de David « Captain America » Wright sera retiré le 19 juillet

Un de plus gros « What if » possible. Avec un dos en état de marche ©si.com

On se garde Soto pour la saison prochaine, attendons de le voir à l’oeuvre en Orange & Blue.

Dans un passé proche, Francisco Lindor fut le premier coup d’éclat de la nouvelle direction. Echangé en 2021 pour ce qui s’apparente maintenant à une bouchée de pain, Lindor sortait d’une saison 2020 décevante au vu de ses premières saisons chez les Indians. 4 x All-Star, 2 Silver Slugger, 2 Gold Gloves, candidat perpétuel au MVP, le jeune shortstop débarque dans le Queens avec le statut de star, et est prêt à étaler son talent dans un marché plus gros que Cleveland.

L’acclimatation dure un petit moment, et 2022 le voit revenir vers ses standards. 2024 marque un tournant avec des statistiques identiques à ses meilleures années (moy .273, 33 HR, 91 RBIs), lui permettant de venir titiller Ohtani dans la course au MVP (#2). Mais c’est principalement sur le terrain et dans le clubhouse que l’influence du Portoricain se fait sentir, ayant pris les rênes de l’équipe, étant toujours un relais privilégié du manager (Showalter et maintenant Mendoza).

Son sourire permanent et sa joie de vivre en font un coéquipier facile à vivre, mais qui n’hésite pas à remettre tout le monde dans le droit chemin si nécessaire, à l’limage de ce meeting d’équipe du 29 mai, permettant à l’équipe de vider son sac pour repartir sur des bases saines. Une attitude sportive et humaine qui font même apparaître des rumeurs de capitanat, un honneur que n’ont connu que 4 joueurs (Gary Carter / Keith Hernandez 87-89, John Franco 2001-2004) et non utilisé depuis la retraite de David Wright, capitaine entre 2013-2018.

Commence maintenant pour lui la partie de son contrat de 10 ans où il faut récolter collectivement les fruits du travail individuel de chacun. Nul doute que son leadership, et l’addition de Juan Soto pour 15 ans, vont permettre aux fans de rêver un peu plus grand.

Au lieu de vous balancer un enième prospect qui ne va pas jouer de la saison, concentrons nous sur le Flying Squirrel, Jeff McNeil.

Jeff est une curiosité, que ce soit chez les Mets, ou bien dans le baseball en général.

C’est un frappeur qui est labélisé comme « régulier ». Un frappeur qui, au cours de ses 5 premières saisons, a eu 4 saisons à plus de .310 de moyenne à la batte, avec un titre des batteurs en 2022. Mais cette régularité semble inutile. Il ne frappe pas leadoff, sa vitesse sur base étant pauvre (34 bases volées en 800 matchs). Il n’a aucune puissance (68 HR en 800 matchs), ne rentre pas des tonnes de runs (44 RBI de moyenne en 7 saisons). Mais jusqu’en 2022, sa présence dans le lineup signifiait qu’au moins une fois par match, il serait sur base donnant la possibilité de faire avance le score pour les Mets.

Mais voilà, cela fait 2 ans que Jeff n’apporte même plus cela, depuis sa prolongation précipitée après son titre des batteurs. 2023 est passé plutôt bien, Showalter le préférant aux options plus jeunes.

« Jeff, on parle de toi chez thestrikeoutfrance… »

2024 n’a pas été du même accabit, McNeil faisant les frais du début catastrophique et du réarrangement du lineup. Jose Iglesias, Luisangel Acuna lui sont passé devant, Ronnie Mauricio, avant sa blessure, transitionnait en seconde base, et Jett Williams rôde en Triple A.

Il sera intéressant de suivre McNeil, dont le contrat ne dure que jusqu’en 2026 avant une « club option ». Et les performances des jeunes Mets en Triple A risquent de précipiter hors du CitiField un des derniers talents maison sorti de nulle part (drafté au 12e tour en 2001).

Une saison qui s’annonce compliqué pour McNeil, qui a déjà prouvé sa capacité à rebondir, et sur qui les Mets continue de compter quand il est en forme. Une saison qui commencera avec difficulté, vu qu’il va arpenter l’infirmerie pendant 3 à 4 semaines.

90v – 72d, 2e de NL East

Et pourquoi pas faire venir Dylan Cease à la trade deadline ? Zac Gallen ? Les deux ? Ils seront disponibles, à moins de signer des prolongations…

Effectivement, la route est longue et semée d’embûches vers les World Series ©Paul McCartney live at CitiField

Publié dans MLB

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