Ca y’est à peine remis de 2024, que 2025 pointe déjà le bout de son nez. Au milieu du mois de février le bruit des balles entrant dans le gant du receveur vont de nouveau rythmer notre quotidien. Et à l’évocation de ce timbre si familier, des nouvelles attentes et espoirs vont indéniablement s’inviter dans nos petits cœurs de fans et de suiveurs du baseball. Alors quels sont justement ces espoirs que peuvent nourrir les 30 franchises de MLB et de leurs fans. C’est ce que l’on va essayer de voir ensemble.

Après l’American League, c’est tout naturellement que l’on se tourne vers la National League. Histoire de bien se préparer avant la reprise de la saison et surtout de nos 30 previews en 30 jours qui reviendront, évidemment, au mois de mars et qui iront bien plus en profondeur.
National League East
New-York Mets : Assumer
Après avoir donné un contrat de 765 millions de dollars à Juan Soto et un total de 920 millions cet hiver, les attentes autour du club vont drastiquement changer. Considérés comme une belle histoire de la NL en 2024, les Mets seront beaucoup plus attendus en 2025. Il faut dire que le club est parvenu jusqu’en finale de conférence de la NL sans la superstar Juan Soto. Son arrivée fait entrer le club dans une autre dimension, même s’il a fallu un peu le surpayer pour l’arracher des griffes des Yankees. Son association avec Francisco Lindor ne fait aucun doute tant ils semblent similaires sur l’aura en dehors du terrain. Sportivement, on ne présente plus Soto, dont le talent générationnel est indéniable. Reste maintenant à assumer cet énorme contrat mais également son changement de statut. Il n’a jamais été le cœur d’un projet. Chez les Nats, il était le jeune rookie, à San Diego, il était dans l’ombre de Tatis et enfin chez les Yankees où évidemment c’est Judge qui monopolise l’attention. Désormais c’est lui qui va être le meneur. On adore Francisco Lindor, mais c’est plus un magnifique lieutenant qu’un leader. Et je pense que l’arrivée de Soto va lui faire énormément de bien.
Si Soto a été le « headliner » de l’hiver des Mets, il n’arrive pas seul et David Stearns a fait un très bon travail pour recruter des joueurs utiles. Comme Clay Holmes, qui va transitionner du bullpen au start, et Frankie Montas pour venir renforcer la rotation. Sans oublier la prolongation de Sean Manaea qui a vécu une véritable renaissance du côté du Queen’s. Une rotation pas flashy mais efficace avec également le retour de Kodai Senga de retour de blessure. Offensivement, le club n’a pas officiellement terminé son mercato. Pete Alonso est toujours sans contrat et son absence pourrait couter cher tant il apporte dans le vestiaire et sur le terrain. Même si le jeune Mark Vientos est entré dans une autre dimension cette saison et pourrait s’occuper de la première base. Il reste loin de la production du Polar Bear. Resigner Alonso plus une autre grosse batte permettrait aux Mets d’être bien mieux armés et préparés pour les échéances à venir. Mais surtout pour répondre aux énormes attentes des fans et de leur propriétaire qui a déjà injecté des milliards dans le club.
Atlanta Braves : Retrouver son attaque
En 2023, les Braves balayaient tout sur leur passage. Une saison régulière all-time avec des records à
tire-larigot. Surtout au niveau de leur attaque qui a été historique cette année là. Tellement forte qu’elle a été comparée aux mythiques Yankees de 1927 (Murderers’ Row). C’est dire. mais cette comparaison a été tellement dure à porter que le club s’est effondré en postseason en 2023. Un coup derrière la tête qui s’est répercuté en 2024, avec l’ensemble des joueurs qui ont été un cran en dessous de leurs performances moyennes.

Pourtant du côté du front office, pas de panique, le club a quand même terminé la saison en possession d’une Wild Card, même si cela s’est terminé par un vilain 0-2 face aux Padres. Néanmoins, tout de même parvenir en postseason malgré cette méforme, prouve que le club a un gros potentiel. C’est pourquoi, du côté des décisionnaires de la franchise, on a décidé de repartir avec le même groupe. Et en espérant un réveil de ses ouailles. On retrouvera donc Harris, Albies, Riley, Olson, Ozuna et Murphy dans un début d’alignement terrifiant. Après le pari, plutôt gagnant, de Kelenic la saison dernière, c’est au tour de Bryan De La Cruz d’avoir sa chance chez les Braves. Auteur d’une saison costaud, il va avoir une chance de se montrer en attendant le retour de la star Ronald Acuna JR, victime d’une blesssure aux croisés la saison dernière. Mais la grosse question va être du côté de la rotation. En effet le club a laissé partir Max Fried et Charlie Morton, deux piliers de sa rotation ces dernières années. Le retour au premier plan de Chris Sale permet de faire passer la pillule tout comme la renaissance de Reynaldo Lopez. Pour le reste, on a décidé de faire confiance aux jeunes du club comme Spencer Schwellenbach qui a sorti une belle saison rookie (123.2 manches pour 3.35 d’ERA) et Ian Anderson de retour de blessure. On pourrait aussi compter sur des joueurs comme Smith-Sharwer, Waldrep ou encore Elder pour venir manger des innings. Là aussi, il faut garder le fort en attendant le retour de Spencer Strider, qui est prévu durant la première partie de saison.
Miami Marlins : Faire le dos rond
Ca y’est on est dans le dur du côté des Marlins. En plein coeur de la traversée du désert qu’est une reconstruction de A à Z. Car oui, le nouveau front office a décidé de tout reconstruire dans cette franchise, des joueurs, aux coachs en passant par les bureaux et la mentalité. On essaye de ne pas reproduire les mêmes erreurs que lors de la dernière reconstruction qui a été calamiteuse (la période post Yelich/Ozuna/Stanton). En 2024, Miami a été en dessous de tout et a battu le record du nombre de joueurs utilisés sur une saison (70 !!!). Il faut dire qu’il y a eu pas mal de mouvements et la moindre valeur marchande a été tradée contre des prospects. Il n’y a donc plus trop de joueurs attrayants dans le roster, du moins offensivement. Et 2025 s’annonce calamiteux. Voilà pour le côté négatif.

Mais, fan des Marlins, ne vous inquiétez pas. A la fin de la trade deadline, j’avais dit que les Marlins faisaient partis des grands gagnants. En effet, le club avait profité du peu de joueurs disponibles pour escroquer des franchises. Notamment les Orioles, qui ont laché deux super prospects (Kyle Stowers et Connor Norby) contre le moyenasse Trevor Rogers. Ou bien encore de l’arrivée du très prometteur Deyvison De Los Santos en provenance des Dbacks. Des jeunes joueurs autour desquels reconstruire. Cet hiver, le club a très bien vendu Jesus Luzardo aux Phillies contre une ribambelle de top prospects. Et pourrait recevoir un package similaire pour Sandy Alcantara, dernière grosse valeur marchande du club et de retour après une saison blanche.
La saison 2025 va être compliquée à vivre sportivement pour les fans, mais il faut en passer par là. Les Cubs, les Astros ou encore les Orioles sont passés par là avec les résultats que l’on connait. D’autant que Peter Bandix, le nouveau GM, un ancien des Rays (gage de qualité), a prouvé qu’il avait les compétences pour bien travailler. 2025 va permettre de faire tester la MLB à des prospects et de terminer le rebuild. 2026 devrait débuter le redressement. On se donne rendez-vous dans un an.
Philadelphie Phillies : Retourner en World Series
Saison solide pour les Phillies qui sont devenus des mastodontes de la National League. En 2024, le club de Philadelphie a terminé avec 95 victoires et une place directe en Division Series. Oui mais voilà après avoir échoué en World Series en 2022, en finale de conférence en 2023, c’est dès les Division Series que Philly s’est fait stopper. Il faut inverser la tendance. Car son cœur d’équipe commence à bien vieillir. Et on compte sur leur expérience pour enfin tenter d’aller décrocher cette bague qui fuit la franchise depuis 2008.
Du côté des renforts, le club a fait le plus dur en prolongeant Aaron Nola et en recrutant à prix d’or le talentueux mais enclin aux blessures Jesus Luzardo. De quoi faire des Phillies l’une des rotations les plus impressionnantes de la MLB (Wheeler, Sanchez, Nola, Suarez et Luzardo). Dans le bullpen, le closer italien Jordan Romano viendra remplacer les départs d’Hoffman et Estevez. Tandis qu’Orion Kerking aura un rôle accru après une saison de haute voltige (2.29 d’ERA). En attaque seul Max Kepler vient renforcer le groupe. Décevant avec les Twins mais avec un vrai potentiel, l’allemand tentera de relancer sa carrière dans une franchise plus fonctionnelle.
Tout semble en place pour que les Phillies nous sortent encore une belle saison. Avec de l’experience et du talent, cette équipe semble destinée à la postseason. Mais maintenant, il faut prouver sur la plus grande des scènes que cette équipe à les moyens d’aller chercher la bague. Cependant, attention la compétition est plus que relevée en NL. Entre les ogres Dodgers et Padres mais également dès dans sa propre division avec les Mets et les Braves. Il faudra être costaud.
Washington Nationals : remporter au moins 80 matchs
En reconstruction depuis le titre de 2019, on commence à récolter les fruits du côté de Washington. Les jeunes joueurs ont passé un cap en 2024, notamment CJ Abrams (.246/20 HRs/30SBs) et Luis Garcia (.282/18HRs/22SBs). Ces deux là ont prouvé qu’ils pouvaient à un moment porter l’attaque sur leurs épaules. Mais ils ont plus un profil de parfait lieutenants que de franchise players. Ca tombe bien, les futurs franchise players ont découvert la MLB la saison dernière. Dylan Crews (2e choix de la draft 2023) et James Wood, récupérés dans le trade de Juan Soto, ont pu gouter au plus haut niveau sur la fin de la saison. En 3 mois, Wood a prouvé qu’il avait le niveau pour évoluer avec 9 HRs et 14 SBs ainsi qu’une moyenne de .264. Tandis que Crews n’a eu qu’un petit mois pour montrer, et il est bien monté en puissance. Très prometteur pour 2025.

Mais devant cette jeunesse fougueuse, il faut des vétérans pour canaliser et épauler. C’était le gros travail du front office pour cet hiver. Et on peut dire que ça a été bien fait. Le club est allé récupérer Nathaniel Lowe chez les Rangers. Un joueur costaud qui a remporté une bague en 2023 et qui sera une présence indéniable dans le vestiaire (il me fait un peu penser au Eric Hosmer de la période Royals). Tout comme Josh Bell, qui fait son retour dans la capitale et sera le véritable capitaine et grand frère de cette équipe.
Si, offensivement, le club semble armé pour jouer les trouble-fêtes, du côté du pitching c’est encore un poil faible pour rivaliser avec les mastodontes de la division. MacKenzie Gore (3.90 d’ERA en 166.1 manches) et Trevor Williams ont eu des fulgurances, mais le reste de la rotation est encore trop faible et inconstante. Ce sera le prochain chantier de la franchise pour l’été 2025 et l’hiver 2026. Car oui, à partir de 2026, les Nats sembleront prêts pour se mêler à la lutte pour une place en postseason.
National League Central
Chicago Cubs : Remporter la division
Après avoir chipé le coach des Brewers, les Cubs espéraient bien pouvoir prendre la place du calife. Mais une nouvelle fois la franchise du Wisconsin est parvenu à prendre le meilleur sur les Cubs et la NL Central pour filer en postseason. Pourtant les Cubbies semblaient avoir toutes les armes pour recupérer le titre de division. Leur rotation est souvent sous côtée mais fait un boulot remarquable, emmenée par un Shota Imanaga magistral, 2.91 d’ERA en 173.1 pour sa première saison en MLB. Bien épaulé par Justin Steele (3.07 en 134.2 manches), Jameson Taillon (3.27 en 165.1) et Javier Asad (3.73 en 147).
Offensivement, le quintet Happ, Bellinger, Suzuki, Busch et Swanson ferait rêver pas mal d’équipes. Mais voilà cela n’a pas suffi. On va faire passer cela sur la période d’adaptation du nouveau coach Craig Counsell.
Chicago ne semble qu’à quelques ajustements d’être des sérieux prétendants à la postseason. C’est pourquoi le club a réalisé un blockbuster trade avec les Astros pour récupérer la star Kyle Tucker. Il remplace numériquement Cody Bellinger, mais selon moi, il est bien meilleur que l’ancien MVP. La seule présence de Tucker fait entrer l’attaque des Cubs dans une autre dimension. Surtout que l’on peut ajouter l’arrivée du top prospect Matt Shaw qui devrait s’emparer du poste de 3e base pour la saison à venir. Deux nouveaux noms qui feront sans doute la différence. Au niveau du pitching, on s’est occupé à chercher de la profondeur en récupérant Eli Morgan, Matthew Boyd et Colin Rea.
C’est le moment pour les Cubbies de prendre le pouvoir en NL Central !
Milwaukee Brewers : Continuer d’épater
A la manière des Rays, les Brewers se montrent particulièrement forts dans leurs capacités à rebondir. Après avoir perdu des joueurs comme Hader, Burnes, Montas etc.., le club est tout de même parvenu à se qualifier en postseason 6 fois sur les 7 dernières saisons. Le tout avec l’un des plus petits budget et marché de la ligue. Il faut dire que, comme dans la franchise floridienne, le centre de formation et les coachs font un travail formidable pour fournir au club des joueurs de qualité.
Le pitching reste la principale force de cette équipe et notamment son bullpen qui s’est permis de pouvoir se passer de Devin Williams, blessé. Dans la rotation, Freddy Peralta n’est pas loin d’être un ace dans les stats (3.68 d’ERA en 173.2 manches et 200K). Il est bien épaulé par Aaron Civale, pas étincelant (4.36) mais qui fait le boulot. Et du jeune Tobias Myers (3.00 en 138 manches), dernier produit du laboratoire des Brewers.

Offensivement, William Contreras a prouvé qu’il était le meilleur receveur de la ligue que ce soit défensivement mais surtout offensivement avec une saison de patron à la batte (.281 et 23HRs). Christian Yelich ne sera plus jamais à son niveau d’antan, mais il est parvenu à afficher un niveau excellent (.315/11HRs/21SBs). Mais surtout, on a assisté à l’éclosion de deux joueurs. Le premier Willy Adames a prouvé qu’il était l’un des joueurs les plus puissants de la ligue. Malheuresement pour les Brewers, en fin de contrat, ils n’ont pas pu lutter pour le conserver. En revanche après avoir sécurisé au long terme sa pépite, Jackson Chourio, ce dernier a vécu sa première saison en MLB. Et on peut dire qu’il a brillé. Sans l’arrivée du joueur générationnel Paul Skenes, il aurait remporté le trophée de Meilleur jeune de l’année. Il faut dire que frapper pour .275 avec 21 Hrs et 22 SBs ca peut aider à se montrer. C’est lui désormais le patron de cette équipe et, bien épaulé par Yelich, il pourrait aller loin.
Encore une fois les Brewers seront au rendez-vous dans la course à la division.
Cincinnati Reds : Reprendre sa marche en avant
On avait beaucoup d’espoir pour cette équipe des Reds après avoir aperçu le talent et le potentiel de cette jeune équipe en 2023. Oui mais voilà mis à part Elly De La Cruz et Spencer Steer, le club a connu une cascade de blessures avec pas moins de 34 passages à l’infirmerie. Difficile alors de construire un momentum positif. On le sait les Reds sont une des franchises avec le plus petit de budget de la MLB, donc il ne faut pas espèrer des ajouts extérieurs. On compte donc sur les retours de Matt McLain et Christian Encarnacion-Strand pour apporter ce petit truc en plus qui pourra faire la différence. Car Elly De La Cruz a profite de cette année pour définitivement entrer dans la catégorie des superstars de la MLB avec .259, 25 HRs mais surtout 67 bases volées, épaulé par des lieutenants solides comme Stephenson, Candelario et donc Steer. Les Reds ont une belle attaque sur le papier. Surtout que le club est allé chercher un peu d’expérience avec Gavin Lux, seulement 27 ans, mais tout juste auréolé d’une bague et surtout qui a évolué chez les Dodgers.
Au niveau du pitching, là aussi on a notre noyau dur avec Greene (2.75 en 150.1 manches), Abbott (3.72 en 138) et Nick Lodolo (4.76 en 115.1). Ils seront une nouvelle fois épaulé par le Nick Martinez (3.10 en 142.1 manches), mais cette année ce sera Brady Singer (3.71 en 179.2), échangé contre Jonathan India, qui viendra compléter la rotation. Là aussi l’important sera de rester sur la liste des actifs et non à l’infirmerie.
Pas mal de si à mettre à l’actif de ces Reds. Mais sur le papier cette équipe n’a rien à envier aux Cubs ou Brewers. Au niveau talent brut, elle semble même supérieure. Mais il semble qu’une malédiction plane au dessus du Great American Ball Park. Il faudra battre ce signe indien et l’avenir en sera radieux.
Saint-Louis Cardinals : Admettre l’échec
Comment expliquer l’inexplicable ? Ces Cardinals avaient tout pour être des clients très sérieux en National League. Et on y a cru. Qualifiés en finale de conférence en 2019, le club s’est fait éteindre par la tornade Nationals 4-0. Depuis c’est une lente descente aux enfers avec 3 défaites en Wild Card en 3 saisons entre 2020 et 2022, et puis plus rien. Une piteuse 5e place en 2023 et une tristoune 2e place à égalité en 2024, sans briller. Un bilan plus que mitigé pour une équipe qui a compté des joueurs comme Goldschmidt, Arenado, Molina etc… Depuis le départ des légendes Molina et Pujols, le club a perdu son âme et ne dégage plus rien. Pourtant il y a des joueurs de qualité comme Nootbaar, Donovan ou encore Contreras et Gray. Seul éclaircie dans ce brouillard, le record de la franchise pour le nombre de sauvetage sur une saison pour Ryan Helsey (49). C’est dire.
Alors que faire, continuer d’être moyenasse ou repartir sur une nouvelle base ? Et bien le front office se dirige vers la 2e option. D’abord en laissant partir libre Paul Goldschmidt puis en cherchant à tout prix à se débarrasser de Nolan Arenado et de son très lourd contrat. Sans succès pour l’instant. Le club devrait également étudier des offres pour Sonny Gray et donc Helsey, les deux plus fortes valeurs marchandes du club et ainsi recupérer des beaux packages de prospect.
Pour moi tu peux opérer une reconstruction express. Tu as un groupe de joueur talentueux avec les Wynn, Donovan, Nootbaar, Walker ou encore Herrera qui reste une base solide. Si tu parviens à y infuser des jeunes talents via trade, tu peux reconstruire une nouvelle culture dans ce groupe qui semble en manquer. Et rester compétitif. Donc le Front office à vos téléphones.
Pittsburg Pirates : Prouver qu’il n’y a pas que Skenes
Etincelant, exceptionnel, stratosphérique, difficile de trouver un superlatif suffisant pour décrire la performance de Paul Skenes cette saison. Pour sa saison rookie, il a lancé pour 1.96 d’ERA en 133 manches et 170 K en 23 matchs. Le plaçant dans des sphères rarement vues. Avec au final, évidemment un trophée de Rookie de l’année. Le tout en étant limité à 100 lancers par matchs. En 2025, cette limite n’existera plus et on a hâte de voir jusqu’ou Skenes peut porter cette équipe. Car le lanceur semble être le seul arbre qui cache la forêt. Au pitching, derrière lui Mitch Keller, Jared Jones et Bailey Falter, ont fait le job mais sans plus avec une moyenne pour ces 3 là de 4.27 d’ERA. Dans le bullpen, souvent solide, David Bednar a connu une saison cataclysmique. On espère un rebond pour l’ancien all-star.
Offensivement, on se repose sur 3 joueurs, O’Neill Cruz (.259/21Hrs et 22 SBs), le vétéran Andrew McCutchen, du haut de ses 38 ans, qui rend encore des fiers services (.232/20HRs) mais surtout Bryan Reynolds, le véritable pilier de cette attaque (.275/24HRs/10SBs). Ce dernier à le profil parfait pour être un lieutenant de premier plan mais ne semble pas assez armés pour être un franchise player. Il manque un impact player dans cette lineup. Qu’il faudra surement aller chercher via trade, devant la faible attractivité de la franchise. Même si Paul Skenes peut être un formidable ambassadeur.
On se dirige encore vers une saison de transition pour les Pirates. Une saison destinée à terminer de polir Paul Skenes avant de passer aux choses sérieuses. A moins que son talent et son aura ne soit suffisant pour éléver le niveau de tous ses coéquipiers. Comme a pu le faire Tarik Skubal avec les Tigers.
NL West
Arizona Diamondbacks : Être revanchard
C’est fou de se dire que les Dbacks ont gagné 5 matchs de plus qu’en en 2023 et pourtant ne sont pas parvenir à se hisser en postseason, contrairement à la campagne exceptionnelle de 2023 (défaite en World Series). Mais en même temps, difficile d’exister dans cette NL West exceptionnellement ardue. Ketel Marte a sorti une saison de calibre MVP (.292 et 36 HRs) tandis qu’Eugenio Suarez et Christian Walker l’ont bien épaulé au niveau de la puissance, et que Lourdes Gurriel et Jake McCarthy sont des soldats efficaces. Corbin Carroll, la star de cette équipe a connu une saison en montagnes russes et a eu de la peine à trouver de la constance au batôn. Mais il a tout de même livré une ligne de statistiques conséquente (.231/22HRs/35SBs). Un petit rebond au niveau de sa moyenne et l’attaque des Dbacks prendrait une autre dimension.
Le problème des Dbacks réside dans son manque de talent en profondeur au pitching. Zac Gallen est un ace de très grande qualité et l’a encore prouvé en 2024, mais il n’a pas pu compenser les absences prolongées de Kelly et Rodriguez, combinées à la descente aux enfers de Jordan Montgomery (6.23 d’ERA). Longtemps un problème, le club semble s’est trouvé ses hommes de confiance pour la fin des matchs avec Kevin Ginkel, AJ Puk et le jeune Justin Martinez qui devrait occuper le poste de closer.
Du coup pour 2025, on compte sur le même groupe en espérant être épargnés par les blessures dans la rotation et qu’ils retrouvent un niveau costaud. Et pour aider à cela, le club a sorti le chéquier pour s’offrir les services d’un ace indéniable et d’un des meilleurs lanceurs de la ligue : Corbin Burnes. Le binôme Burnes/Gallen a de quoi effrayer toutes les équipes de la ligue. Tandis que le club a répondu rapidement au départ de Christian Walker en le remplaçant par le plus jeune mais tout aussi puissant, Josh Naylor (mais avec une défense bien moins stellaire).
Arizona devrait de nouveau être dans la course à la postseason et semble bien mieux armé qu’en 2023 et 2024. Et pourrait même bien embêter les Dodgers et les Padres.
Los Angeles Dodgers : Fonder sa dynastie
Ca y est, les Dodgers ont remporté le titre tant attendu. Et ont fait oublier le titre de 2020, puisque celui-ci ne souffre d’aucune contestation possible. Criblé de blessures dans son pitching staff, le club au centre de formation exceptionnel est tout de même parvenu à aller jusqu’au au bout après être venu à bout des Padres, des Mets et des Yankees, s’il vous plait. Après, il faut dire que le club avait sorti les grands moyens pour s’offrir un roster rarement vu. D’abord en s’offrant les services de Shohei Ohtani dont l’impact a été immédiat. Et pourtant seulement à la batte. Il est devenu le premier joueur de l’histoire à frapper 50 HRs et voler 50 bases. La licorne japonaise devrait faire son retour sur le monticule courant 2025 et apporter encore un peu plus de force de frappe sur le monticule. Tout en étant toujours en mode MVP au batôn. Tout le monde s’est mis au niveau d’Ohtani que ce soit Freeman (auteur d’une postseason exceptionnelle), Mookie Betts toujours aussi polyvalent, Teoscar Hernandez et Will Smith. La lineup n’a aucun point faible.
Sur la butte, les deux recrues Tyler Glasnow (3.49 d’ERA en 134 manches) et Yoshinobu Yamamoto (3.00 en 90 manches) ont répondu présent malgré des exercices tronqués par les blessures. Ensuite un combo de Kyle Hurt, River Ryan, Emmet Sheehan et Gavin Stone se sont relayé pour manger des innings avant de tous se blesser. Heureusement, en playoffs Yamamoto, Glasnow et surtout Buehler sont revenu au bon moment à leurs meilleurs niveaux pour emmener tout ce beau monde au firmament. Enfin le club s’est trouvé un closer élite en la personne de Michael Kopech.
Pour 2025, on ne change pas une méthode qui gagne. Des investissements colossaux et qui font se poser des questions sur l’équité en MLB. Mais pour défendre les Dodgers, leur deal TV a été bien négocié et est plutôt juteux. Tandis que l’attrait de ses stars attire les sponsors, l’argent attire l’argent de toutes façons. Bref, les Dodgers ont un avantage économique et en profitent. Pour cela, et c’est pourtant difficile à croire, mais le roster c’est encore amélioré. D’abord avec l’arrivée du double Cy Young, Blake Snell sur le monticule. Ensuite en s’offrant les services de Michael Conforto et en prolongeant Teoscar Hernandez et Tommy Edman. Enfin en allant chercher la nouvelle pépite du baseball coréen en la personne de Hyesong Kim, véritable couteau suisse. Cela permet d’amener encore un peu plus de compétition au sein du roster.
Simplement que dire, les Dodgers sont encore plus fort qu’en 2024. Avec un roster all-time. Sur le monticule, on aura un enchainement, Yamamoto, Glasnow, Snell, Ohtani. Plus désormais le nouveau phénomène Rori Sasaki, fraichement signé. Tandis qu’au batôn, il n’y a désormais plus de point faible avec des joueurs qui seraient titulaires et 4e batteur dans beaucoup d’autres clubs. Tout autre résultat qu’une qualification en World Series serait un échec. Mais l’objectif de devenir la première équipe depuis les Yankees (98-2000) à faire un back to back a de quoi motiver ses stars.
Colorado Rockies : Eviter les 100 défaites
Colorado n’avait, dans son histoire, jamais connu des saisons à plus de 100 défaites. Mais cela c’était avant 2023 et 2024. Et sur le papier, on n’est pas loin de croire qu’une 3e de suite n’est pas très loin. Comme d’habitude le pitching est un gros problème pour la franchise. Vous commencez à connaitre, le fait de jouer en altitude rend les balles bien plus volantes qu’ailleurs. Difficile donc de se trouver des aces. Il faut donc se les former soit même. C’est le cas avec Chase Dollander (9e choix de la draft 2023) et qui semble être très prometteur et qui devrait arriver en MLB au mieux en 2026. En attendant difficile pour les lanceurs d’exister.

Heureusement, il y a de l’optimisme dans cette franchise avec une attaque qui commence à ressembler à quelque chose. Alors oui la franchise à fait ses adieux à sa légende Charlie Blackmon, mais elle a vu l’éclosion de ses jeunes pousses comme Ezequiel Tovar (.269/26 HRs) pour sa 2e année dans l’élite mais surtout Brenton Doyle (.260/23Hrs et 30 SBs) qui a tout pour être le leader offensif de cette équipe. Il possède de solide lieutenants avec Ryan McMahon et Michael Toglia. Surtout il y a encore du monde dans le farm system avec des jeunes prometteurs comme Zac Veen, Yanquiel Fernandez, Drew Romo ou encore Adael Amador. Un solide « core » sur lequel construire et qui semble en capacité de compenser les faiblesses de son pitching staff.
Alors dans une division comme la NL West difficile d’exister, mais le club pourrait jouer des tours aux autres équipes de la NL pour éviter un tryptique de 100 défaites. Il faut viser les 90 défaites, ce qui serait une belle marge de progression et un bon signe pour l’avenir.
San Diego Padres : Jouer sa chance à fond
La franchise de San Diego est passée tout proche d’éliminer les Dodgers en division Series, dans une série qui sentait bon des World Series tant le niveau et l’intensité étaient élevés. Tout semblait pourtant réuni pour faire de ces Padres de sérieux prétendants au titre final. Sauf qu’ils se sont heurtés à une équipe all-time et pourtant à leur portée. C’est dire. Offensivement tout le monde à répondu présent, et l’apport du super rookie Jackson Merrill a été immédiat. Il finira la saison 2e au trophée de meilleur jeune après avoir claqué .292/24HRs et 16 SBs, le tout en changeant de poste. Sur la butte, le tryptique Cease, King et Darvish a été impérial. Dans le bullpen là aussi, rien à dire, Robert Suarez est très costaud en closer (2.77 et 36 sauvetages), bien épaulé par les recrues estivales Jason Adam et Tanner Scott (même si ce dernier n’a pas prolongé). Ajoutez à cela, l’emergence d’Adrian Morejon et surtout Jeremiah Estrada (le futur closer du club) et vous aviez la recette parfaite pour aller loin.
Oui mais voilà, il y avait les Dodgers. Et malheureusement en 2025, il va être difficile de maintenir le niveau de 2024. Déjà car le club fait face à une lutte interne au niveau de son propriétaire suite au décès de Peter Seidler. Ses successeurs se disputent la légitimé et la tête du club. Mais aussi car le club a atteint la limite au niveau de son salary cap et n’a pas pu retenir des joueurs clés comme Profar, Kim ou encore Scott. Surtout les renforts ne viendront pas de l’extérieur mais du farm system. Un farm system bien dépeuplé suite aux nombreux trades. Alors parviendront-ils à remplacer dans les stats les départs. Ce sera la grande question afin de voir si les Padres pourront franchir cette dernière marche, pour l’instant inatteignable, vers les World Series.
San Francisco Giants : In Buster Posey we trust
Légende du club, Buster Posey est déjà de retour aux Giants mais cette fois dans les bureaux. Le nouveau patron du baseball à San Francisco espère remettre la franchise dans le droit chemin après 3 saisons moyennes. Il espère changer la culture du club et le remettre sur le devant de la scène. Il hérite d’un bon groupe mais qui auquel il manque quelque chose. Matt Chapman a prouvé qu’il en avait encore sur le capot en sortant une belle saison tandis que les rookies Tyler Fitzgerald (.280/15HRs/17SBs) et Heliot Ramos (.269/22HRs) se sont révélés être de belles surprises. La grosse recrue de 2024 a prouvé qu’il avait du potentiel mais sa saison a été écourtée par des blessures.

Sur la butte Logan Webb reste l’un des joueurs les plus sous-côtés de la ligue mais il parait bien seul dans cette rotation. Même si Jordan Hicks (4.10 d’ERA en 109.2 manches) a plutôt bien réussi sa transition du bullpen vers le start. Alors que Blake Snell a eu du mal à se mettre en route avant de tout dépoter sur son passage. Enfin Robbie Ray a fait son retour sur le monticule et s’est montré utile sur ses 30 manches disputés. Il compte comme une recrue pour 2025. Enfin dans le bullpen, l’ancien closer Camilo Doval s’est complétement écroulé en 2024, mais heuresement San Francisco a vite retrouvé un remplacant en la personne de Ryan Walker (1.91 d’ERA, 99 Ks en 80 manches et 10 sauvetages).
Oui mais voilà dans la NL West si compétitive être bon ne suffit pas. Et c’est pourquoi San Francisco n’est pas parvenu à tirer son épingle du jeu. Pour tenter d’y remedier, Buster Posey a fait deux gros mouvements cet hiver. D’abord en recrutant le surpuissant Willy Adames (32 HRs et 21 SBs), qui amène une force de frappe qui manquait à l’équipe. Mais aussi en offrant un dernier contrat à Justin Verlander qui du haut de ses presque 42 ans apportera son immense expérience pour encadrer les jeunes Hayden Birdsong, Mason Black et Kyle Harrison. Après tout les voyants sont au rouge concernant le futur Hall of Famer qui semble définitivement rattrapé par son age. Mais il l’a prouvé à plusieurs reprises il ne faut jamais sous estimer un champion comme Verlander, et Posey compte bien la dessus.
