Preview NLCS – Los Angeles Dodgers vs New York Mets

Pour les Championship Series de National League, le sort nous a réservé une confrontation alléchante entre les Los Angeles Dodgers, archi-favoris de chaque postseason depuis une décennie, et les New York Mets, underdogs devenus l’équipe à abattre. Mais qui sortira vainqueur de ce combat inattendu pour avancer vers les World Series ?

LOS ANGELES DODGERS

La saison / la dynamique

2024 fut une année comme les autres pour les Dodgers : un MVP recruté pendant l’hiver avec le plus gros contrat de l’histoire de la MLB, un nouveau titre en National League West – le onzième en douze saisons – , et bien entendu le meilleur bilan en saison régulière des Ligues Majeures. Avec Ohtani, Betts, Freeman et consorts dans leurs rangs, les Dodgers s’avançaient comme un rouleau compresseur, et ils arrivent en Championship Series avec la ferme intention de prendre, enfin, cette couronne qui continue à leur échapper sur une saison complète (il y a 2020, bien sur, mais ce trophée ressemble bien trop à un lot de consolation pour satisfaire les hommes de Dave Roberts).

Je le disais en introduction, les Dodgers ont encore mis les moyens durant l’intersaison, pour enfin aller chercher cette victoire en World Series, en recrutant notamment la licorne Shohei Ohtani, qui le leur a bien rendu en devenant le premier frappeur à frapper 50 HR et voler 50 bases (54 HR et 59 SB pour être précis), mais aussi Yoshinobu Yamamoto, le meilleur lanceur de NPB, Tyler Glasnow des Rays et Teoscar Hernandez pour amener un peu plus de puissance au bâton. Entre autres…

Résultat, les Dodgers ont aligné la deuxième meilleure attaque des Majors en termes de runs marqués, derrière seulement les surprenants Diamondbacks ainsi que le meilleur OPS. Pas surprenant avec un line-up qui ouvre chaque match avec un trio de MVP que sont Mookie Betts, Shohei Ohtani et Freddie Freeman avant que ne viennent les gros bras de Smith, Muncy et Hernandez.

Mais si les Dodgers sont redoutables au bâton, la situation est un peu moins rose au lancer, malgré les investissement consentis pour ajouter Yamamoto et Glasnow à une rotation déjà impressionnante. Les blessures, les méformes, la fatigue ont vu les Dodgers montrer un visage parfaitement ordinaire sur la butte, avec un ERA de 3.90, le 13e de National League, et des saisons en deça des espérances en volume comme en qualité pour Walker Buehler, de retour après son opération Tommy John (5.38 ERA, 75.1 IP), et Yamamoto, blessé en cours de saison (90 IP, 3.00 ERA).

Avec Clayton Kershaw sur le flanc depuis le mois d’aout, ce sont Gavin Stone et Tyler Glasnow qui ont tenu la baraque, sans non plus briller de milles feux (des ERAs de 3.53 et 3.49 respectivement, mais Glasnow se distingue par un WHIP de 0.95 et une moyenne adverse de .190). Côté bullpen, c’est propre avec le 4e ERA de MLB (3.53) sans être pour aussi intouchables que ne pouvait être la relève des Dodgers il y a quelques années.

Mais ce qu’ils ont perdu en domination, les Dodgers l’ont peut-être gagné en fighting spirit. Une victoire acquise de haute lutte face à des Padres gonflés à bloc en Division Series aura fait beaucoup de bien au moral des Dodgers, menés 2-1 avant le match 4 à San Diego et finalement vainqueurs en cinq manches. Et ils auront besoin de cette énergie mentale au moment d’affronter des Mets transfigures depuis le mois de mai.

Forces/faiblesses

On l’a dit, les Dodgers ont la puissance de feu d’un croiseur et des flingues de concours, mais encore faut-il que le corps et la tête suivent dans les matchs cruciaux. Et pour l’instant, les Dodgers semblent encore en rodage : Freddie Freeman souffre d’une blessure à la cheville, Shohei Ohtani n’a pas encore trouve ses marques en Octobre (10 SO en 20 passages au bâton, pour 4 hits dont un Home Run) et Mookie Betts a eu du retard a l’allumage avant de se montrer décisif sur la fin de série contre les Padres. Heureusement, les Dodgers ont pu compter sur le Hernandez Show avec Teoscar et Enrique tous les en forme de postseason, et tous les deux décisifs lors du Game 5 (un solo home run chacun).

Mais le fait est que les Dodgers ont le pire ERA des quatre équipes encore en lice, un ERA de 6.86 pour les starters sur les Division Series, le pire des huit équipes engagées mais un bullpen qui a fait le boulot pour sauver les meubles (2.22 en 24.1 manches). Si les Mets peuvent trouver l’énergie au bâton qui leur a permis d’éliminer les Brewers puis les Phillies, les choses pourraient rapidement se compliquer pour L.A.

Le joueur en forme : Teoscar Hernandez

Le vainqueur du Home Run Derby 2024 s’est montré absolument vital lors des Division Series contre les Padres. Il a d’abord donné un avantage finalement décisif aux siens dans le match 1, avec un 2 RBI hit dans la quatrième manche pour faire rentrer Ohtani et Betts. Il a ensuite claqué le Grand Slam de l’espoir dans le match 3, finalement perdu 6-5. Et il a frappé une autre longue balle pour le 2-0 dans le Match 5, ouvrant la voie à une victoire et une qualification pour les NLCS.

Des Hits majeurs au moments opportuns, c’est la marque des grands joueurs de postseason. Au tour de ses coéquipiers de se mettre au diapason.

Le facteur X : Shohei Ohtani

Et il n’y en a pas un que l’on attend plus que Shohei Ohtani, monstrueux au bâton tout le long de la saison régulière, et plutôt timide depuis le début de la postseason. Bien sur, il a marque les premiers points des Dogers avec un 3-Run Home Run lors du match 1 contre les Padres, mais il a complètement disparu des écrans radars depuis, avec seulement 4 hits et, pire, 10 Strike Outs en 20 passages au bâton.

Imperturbable et inarrêtable tout au long de la saison régulière, le slugger japonais a paru anormalement humain lors de ces Division Series. Il doit maintenant retrouver sa batte et son énergie pour justifier le contrat colossal que lui ont offert les Dodgers au début de la saison : No pressure Shohei, mais tu es là pour emmener ton équipe tout droit au titre suprême.

NEW YORK METS

La saison / la dynamique

Jusqu’à la fin du mois de mai, les New York Mets ne ressemblaient à rien, et certainement pas à un vainqueur potentiel des World Series. Il y avait pourtant le potentiel, avec un roster composé de bons joueurs, mais aucune alchimie ne semblait exister dans ce groupe. Francisco Lindor était en plein slump, Edwin Diaz semblait avoir perdu son baseball, Pete Alonso se trainait assez lamentablement alors qu’il était attendu brillant de mille feux pour sa contract year. Et puis Francisco Lindor à convoqué les joueurs pour une discussion entre eux, sans le staff. Depuis le 29 mai, les Mets sont la meilleure équipe des Majors, tout simplement, avec un bilan de 67-40 sur la période.

Surtout, les Mets ont trouvé un état d’esprit que l’on ne pensait plus voir un jour chez les pensionnaires de Citi Field. L’impossible est devenu leur marque de fabrique, les situations désespérées leur terrain de jeu favori, et de nouveaux héros sortent du rang à chaque opportunité depuis que la postseason a débuté. Les partants répondent présent, l’un après l’autre, Francisco Lindor assume son rôle de leader avec des hits décisifs dans chaque série, Alonso et Winker y sont eux aussi allé de leur frappe majeure pour écarter les Brewers puis les Phillies. Les Mets sont, tout simplement, un champion en puissance, avec un cœur gros comme ça et le talent qui va avec.

Est-ce que cela peut suffire pour faire tomber le bulldozer des Dodgers ? Sur le papier probablement pas, tellement l’effectif des Dodgers est impressionnant dans sa construction. Mais sur la dynamique et l’état d’esprit tout est possible. Et les Dodgers n’ont pas Grimace et « Candelito » pour leur donner ce petit supplément d’âme !

Forces/faiblesses

La force des Mets, cette saison, c’est tout d’abord son imprédictibilité, et sa capacité à se surpasser dans les moments cruciaux, au cours de la saison régulière et, plus encore, sur les séries contre les Braves, les Brewers et les Phillies en début de postseason. Avec un lineup solidaire et concentré à l’extrême en attaque comme en défense, les performances de Vientos, Alonso et Lindor pour faire rentrer les bons hits au bon moment, et des starters qui ont régalé (4 quality starts en 7 matchs, et seul Senga – mais c’était prévu – a tenu moins de cinq manches), les Mets ne semblent jamais avoir eu peur lors de deux séries pourtant redoutables contre les Brewers puis les Phillies.

Jamais peur, sauf au moment de faire appel a un bullpen qui est sorti lessivé de la fin de saison régulière et a failli à plusieurs reprises lors des premières séries de postseason. Edwin Diaz et Phil Maton, notamment, on commis chacun un Blown Save a 3 hits qui ont couté le match a leur équipe, bien remplacés par Ryne Stanek qui semble celui des closers potentiels avec le plus de jus en fin de saison. Sans doute les restes de son passage à Houston. Le bullpen aura-t-il pu récupérer avec un repos de quatre jours entre leur qualification en NLCS et le Match 1 ? Cela pourrait être un enjeu majeur au moment d’aborder une série que l’on peut imaginer au couteau contre les Dodgers.

Le joueur en forme : Mark Vientos

Il a débuté la saison entre le banc et le Triple A, il s’est doucement fait une place dans le roster, puis dans le lineup au fil des semaines, et aujourd’hui il se révèle comme l’une des véritables superstars de la postseason. Mark Vientos, 24 ans, confirme tous les espoirs placés en lui au moment le plus opportun, et sur la plus belle des scènes.

Avec une moyenne au bâton de .429 pour 12 hits dont deux doubles et deux home runs et 7 RBI, Vientos a été un véritable détonateur pour l’attaque des Mets. Mais surtout, il a aussi montré des qualités défensives que l’on ne lui connaissait pas encore, avec une copie quasi-parfaite, une entente exemplaire avec Lindor, et quelques gemmes défensives comme cette élimination d’Alec Bohm depuis le Foul Territory lors du match 3.

Mark Vientos est l’un des piliers du futur des Mets, sans aucun doute, mais il semble qu’il en soit déjà aujourd’hui le présent.

Le facteur X : Candelita

28 juin 2024. Après une victoire convaincante face aux Houston Astros, Jose Iglesias prend le micro et entame sa chanson, « OMG » devant un Citi Field chaud bouillant en ce soir de Pride Night. Les joueurs le rejoignent, tout le roster dance sur la pelouse. Les Mets sont pourtant a 12 victoires des Phillies, leader de division, hors des Wild Card, mais Candelito (c’est le nom de scène de Jose Iglesias) assure le show, et le signe OMG fait son apparition, il est devenu l’un des symboles de la saison des Mets.

Mais Jose « Candelita » Iglesias ne s’est pas illustré que par sa voix et son rythme. Arrivé en tant que free agent l’hiver dernier, après une saison blanche avec les Padres en 2023, il a été une présence essentielle sur le banc des Mets, frappant à 34% en 85 apparitions, avec des hits qui ont véritablement fait la différence dans la course à la postseason : en 56 passages au bâton avec des coéquipiers en position de marquer, il a frappé 21 coups sûrs et fait rentrer 23 points (37.5% de moyenne). Le remplaçant clutch par excellence.  

Plus discret depuis le début de la postseason, il demeure tout de même une arme redoutable dans l’arsenal de Carlos Mendoza, un joueur capable de poser le hit décisif dans n’importe quel match, même les plus tendus, et d’en faire une chanson dans la foulée.


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