
Il y a un an à cette même période, le monde du baseball était en pleine effervescence avec la perspective de la World Baseball Classic et le début de la saison MLB. Et on peut dire que l’année 2023 nous a régalés entre le titre du Japon d’Ohtani face à Team USA, le retour des London Series et la première victoire en World Series des Texas Rangers. Nous avons eu droit à notre lot d’émotions, de beau jeu, de surprises, de déceptions, de rencontres, d’au-revoir (bye-bye Waino et Miggy)… et nous voilà déjà au départ de la saison 2024! Même sans compétition internationale à venir (il faudra attendre 2028 pour revoir le baseball/softball au programme des JO), on a hâte d’entendre PLAYBALL. Et pour tout savoir de cette saison MLB qui approche aussi vite qu’une balle lancée par Nolan Ryan, la rédac de The Strike Out vous propose sa traditionnelle série de previews. Un rdv un peu spécial aujourd’hui avec le champion en titre : les Texas Rangers, couronnés pour la première fois de leur histoire à l’automne 2023. Alors, enfin un back to back?
Retour sur 2023
Comment se souviendrons-nous dans quelques années du premier titre de l’histoire de ces Texas Rangers ? Celui d’une équipe qui a défié tous les pronostics pour triompher ? Celui d’une équipe qui a finalement fait ce qu’on attendait d’elle après ses folles dépenses (4e payroll en 2023) ? Celui d’une équipe qui a créé une culture de la victoire en très peu de temps avec un effectif remodelé par les blessures ? Il a fallu un peu de tout ça pour que le Commissioner’s Trophy finisse dans les mains texanes après 52 ans d’attente.

Impossible bien sûr de commencer cette saison review sans saluer le retour dans le dugout de Bruce Bochy, sorti de sa retraite pour relancer une franchise qui avait essoré les managers sans expérience les saisons précédentes (Jeff Bannister ou Chris Woodward). La saison commençait parfaitement avec 40 victoires sur les 60 premiers matchs, s’installant en tête de la AL Central de façon autoritaire, devant les Astros et Mariners. Les mois de juin et la première moitié de juillet seront un peu plus difficiles avant de reprendre une bonne dynamique de mi-juillet à mi-août. Le 15 du mois, les Rangers affichent un record de 72-48 avant de subir une vilaine série de 8 défaites de suite. Sur les 20 matchs après le 15 août : seulement 4 victoires et une place de leader de division menacée avec le retour des Mariners et les toujours réguliers Astros prêts à jouer un vilain tour à leurs voisins texans.
Cette course au titre de Division tiendra d’ailleurs en haleine la MLB en septembre. Le 19, avec seulement 12 matchs de saison régulière à jouer, les 3 équipes sont à égalité parfaite. Les Mariners vont finalement caler dans la dernière ligne droite et les Astros remporter leurs 4 derniers matchs pour virer en tête à la veille du coup de sifflet final. A Seattle le 1er octobre, Dunning et Perez ne concèdent qu’un point, mais les battes des Rangers pourtant percutantes en septembre (#1 d’American League en HR sur le mois), restent muettes. Et c’est donc à la 2e place de cette Division, avec une Wild Card, qu’ils terminent avec un bilan de 90-72, le même que les Astros, mais en ayant perdu le tiebreaker entre les deux équipes.
Ce que l’on retient de ces Rangers en régulière c’est d’abord une attaque impressionnante. La numéro 1 en American League pour son OPS (.790) et la troisième en MLB derrière les Dodgers et les Braves. Troisième également en nombre de points marqués (881) et de Homeruns (233). Dix joueurs texans ont frappé au moins 10HR la saison dernière, quatre ont atteint la barre des 20 : 39 pour Adolis Garcia, 33 pour Corey Seager, 29 pour Marcus Semien, 23 pour le rookie Josh Jung.
Le premier nommé a réalisé la meilleure saison de sa carrière à 30 ans, en ajoutant à ses longues balles, 107 points produits en saison régulière, et 22 supplémentaires en postseason (détrônant de son record l’ancien Cardinals David Freese). Malgré un début de saison sur la liste des blessés, Seager a été étincelant : .327/.390/.623/1.013 OPS en 119 matchs (AL Silver Slugger). Son compère du middle infield, Semien, a lui disputé les 162 matchs de la saison régulière. Pour la quatrième année consécutive (à l’exception de 2020, saison covid), il a terminé avec le plus grand nombre de PA de la Ligue. Il en a d’ailleurs peut-être payé un peu les frais en postseason en étant un peu moins impactant. Jung (8e choix de la Drfat 2019, 25 ans) s’est lui installé sur la 3e base dès l’Opening Day et n’a été sorti du lineup qu’en raison d’une blessure en cours de saison (122 matchs au final). Il a posté une OPS+ au-dessus de la moyenne MLB (109), terminant 4e du vote du Rookie de l’année.
On va citer aussi la saison de Jonah Heim, l’un des meilleurs catchers offensifs de la Ligue avec 95RBI et 18HR, en plus d’être un bon défenseur et bien sûr celle du phénomène Evan Carter. A 21 ans, le 50e choix de la Draft 2020 s’est fait un nom en une vingtaine de matchs seulement en saison régulière, appelé en septembre pour apporter du sang frais à une équipe qui voyait la Division lui échapper après l’avoir dominé les mois précédents. Une ligne de stats très propre pour un gamin de 20 ans qui découvre le Show : .306/.413/.645/.1.058 (une OPS+ de 182 !), avec 5HR, 19 hits, 12RBI. Bochy n’a pas eu d’autre choix que de le titulariser pour la postseason, avec raison et succès !
Une attaque exceptionnelle mais un pitching bon pour la ERA des starters (3.96, 7e de MLB), mais médiocre pour celui des releveurs (4.77, 24e) et médiocre aussi pour le nombre de strikeouts (1351, 23e). C’est peu dire que le front office a aussi investi ces dernières années dans le pitching et le retour sur investissement a été bon sur Nathan Eovaldi (12-5, ERA 3.63, WHIP 1.14, 132K en 144IP, et une postseason exceptionnelle), Dane Dunning (ERA 3.70, 140K en 172.2 IP), Jon Gray (ERA 4.12, WHIP 1.29, 157.1IP). A un degré moindre sur Andrew Heaney (ERA 4.15, WHIP 1.38 en 147.1 IP) et sur Martin Pérez (ERA 4.45, WHIP 14.41 en 141.2 IP). Quant à la recrue vedette, Jacob deGrom, elle n’a pas compté dans l’équation en raison d’une énième blessure au bout de six starts seulement. Dommage, il était sur ses standards : 4 points concédés sur 26.2IP. Deux starters sont venus renforcéer la rotation pour la deuxième moitié de saison : le vétéran Max Scherzer plus à l’aise dans le Texas qu’à New York (ERA 3.20 ERA en 45IP) mais malheureusement handicapé par une blessure en septembre qui a limité ses sorties en postseason ; et surtout Jordan Montgomery qui va se révéler étincelant (ERA 2.79, 58K en 67.2IP et lui aussi un mois d’octobre de folie).
On l’a dit c’était moins brillant côté bullpen. Alors pas pour José Leclerc plutôt à son aise (ERA 2.68, WHIP 1.14 en 57 IP) mais pour Will Smith (ERA 4.40 en 57.1 IP, et pas de sortie en postseason), Brock Burke (ERA 4.37, WHIO 1.22, 59.2 IP) ou Josh Sborz (ERA 5.50, WHIP 1.15, 52.1IP, même si lui a signé par contre de très bons playoffs). Aroldis Chapman, arrivé début juillet en provenance des Royals (en échange de la révélation Cole Ragans), a lui été plutôt solide (ERA 3.72 en 29IP).
Reprenons maintenant le fil de notre saison avec certes cette déception de ne pas avoir décroché la AL West mais satisfaction de retrouver les playoffs pour la première fois depuis 2016. La nouvelle formule de ces Wild Card Series propose un choc entre les Rangers et les Rays qui, eux aussi, se sont fait rattrapés puis dépassés dans leur Division. Les Floridiens vont encore craquer dans les moments clés et leur attaque va complètement s’éteindre avec un seul point marqué sur les 2 matchs. Dans le Game 1, Jordan Montgomery s’offre 7 manches sans point, parfaitement relayé par Chapman et Leclerc pour une Victoire 4-0. Nathan Eovaldi fera presque aussi bien avec un point concédé en 6.1IP pour une victoire 7-1 sans contestation. Un sweep aucours duquel vont se distinguer les deux rookies (Evan Carter : 2 doubles, 2 walks, 1 point marqué au Game 1 + 1Hr au Game 2 et Josh Jung : 2 doubles et 1 triple au Game 2, voir plus loin). Les Rangers n’avaient plus gagné une série de playoffs depuis 2011 et leur parcours jusqu’en World Series (le deuxième en deux ans pour autant de défaites).
En Division Series, les Rangers font face à la jeune et inexpérimentée équipe des Orioles. Après son incroyable saison à 100 victoires en régulière, la magie va s’arrêter. Deux victoires des visiteurs à Camden Yards (après déjà les deux à Tropicana Field) puis un succès à la maison pour sceller un deuxième sweep de suite. Parmi les highlights les 11 points marqués au Game 2 avec notamment un Grand Slam pour 5 RBI au total pour Mitch Garver ; et un autre bijou d’Eovaldi avec un seul point concédé en 6 manches dans le Game 3.
C’est avec un bilan immaculé de 5 victoires et 0 défaite que les Rangers se présentent face aux Houston Astros pour le derby texan des Championship Series avec la ferme intention de prendre leur revanche sur l’issue de la régulière. Sur leur lancée, les hommes de Bochy remportent les deux premiers matchs au Minute Maid Park. Le premier sera très serré avec un magnifique duel entre Montgomery et Verlander pour une victoire 2-0. Direction Arlington où les Astros vont complètement retourner la série en remportant les trois rencontres avec un score cumulé de 23-12. Comme il sait si bien le faire, José Altuve a notamment fait pleurer les supporters adverses en signant un HR à 3 points victorieux dans la 9e manche du Game 5.
Les Astros ont donc toutes les cartes en main pour se qualifier et aller défendre leur titre. Mais, comme face aux Nationals lors des World Series 2019, ils ne vont pas réussir à conclure. Les Rangers s’imposent 9-2 au Game 6 avec un Grand Slam d’Adolis Garcia en 9e manche ; puis plus largement, 11-4, au Game 7 avec 2 nouveaux HR de Garcia, 4 hits au total pour lui pour sceller la série. L’outfielder cubain est bien entendu nommé MVP de ces ALCS avec ses 5HR (un de moins que Nelson Cruz lors des ALCS de 2011).
Direction les World Series pour la 3e fois de l’histoire des Rangers avec le statut de favoris face aux DBacks, également sorti des Wild Card et tombeurs surprises des Brewers, des Dodgers et des Phillies (là aussi en 7 matchs). Pour le Game 1 à Arlington, le Petit Poucet déstabilise enfin le jusque-là imbattable Eovaldi avec 5 points en 5 manches, mais le bullpen emmené par les habituels starters Dunning et Gray ne concède plus de point et maintient Texas dans la rencontre. 2 points de retard en bas de 9e manche et forcément le moment pour les grands de se révéler : HomeRun égalisateur de Corey Seager face à Sewald puis Walkoff HR de Garcia dans la 11e. Game over. Alors que l’on aurai imaginé les DBacks sonnés par cette défaite cruelle, les joueurs du Désert sortent une énorme perf et s’imposent 9-1 pour égaliser dans ces Finales. Les Rangers vont reprendre l’avantage dans le Game 3 en remportant un nouveau match à l’extérieur : 0 point encaissé par le duo Scherzer-Gray en 6 manches et une nouvelle bombe de Seager pour un succès 3-1. Le match le plus offensif de ces WS sera le Game 4 avec une production hallucinante du duo Semien (triple + 3-run-HR) -Seager (HR). Une avance de 10-0 et même si les DBacks y croient en marquant ensuite 7 points, les Rangers s’en sortent et se retrouvent avec un avantage de 3-1 dans ces Finales. Le dernier match de la saison ne sera pas le plus spectaculaire, le plus fou, mais sera forcément le plus beau pour toute la fanbase texane avec un Eovaldi vintage (6 manches sans point). Un seul petit point marqué jusqu’en 9e manche mais 4 inscrits dans celle-ci (avec notamment un HR de Semien). Les DBacks auront donc perdu leurs trois matchs disputés à la maison dans ces Finales, pendant que les Rangers n’en auront perdu aucun à l’extérieur de toute leur campagne de playoffs! Le bilan d’Eovaldi sur cette postseason : 5-0, ERA 2.95, 41K en 36.2IP. Mais c’est Corey Seager qui repart avec le trophée de MVP de ces World Series.
Quand on gagne le titre suprême, il est forcément difficile de faire mieux la saison d’après. Et en plus les Rangers ont perdu du personnel!
Qu’attendre en 2024?
Pour devenir la première équipe à conserver son titre depuis les Yankees de 1998-2000, les Rangers vont s’appuyer sur une bonne partie de leur effectif titré. Logique. Car finies les dépenses folles de ces dernières saisons.
Pas question par exemple de remplacer celui qui va laisser un grand vide : Montgomery, héros de la postseason, mais toujours agent-libre au moment de l’écriture de cet article. C’est d’ailleurs côté rotation que Bruce Bochy a du boulot car en plus du départ de Monty, le manager doit se passer de Scherzer jusqu’en juillet (opération au dos) et de deGrom jusqu’en août (post Tommy John). Certes, le GM Chris Young a recruté mais pas pour palier directement ses absences puisque le nouveau venu, Tyler Mahle, récupère lui aussi d’une TJ (5 starts en 2023 sous le maillot des Twins) et ne sera dispo que plus tard dans la saison. En
n’attendant, il faudra donc faire avec Eovaldi, Gray, Dunning, Heaney… ça peut être solide, entendons-nous bien, mais c’est aussi souvent passé par l’infirmerie. Le dernier spot devrait être pour le produit maison Cody Bradford (ERA 5.30 en 8 starts et 12 relèves la saison dernière).

Ça a un peu plus bougé côté bullpen. Après sa pige, Chapman est devenu un Pittsburgh Pirate. Deux vétérans ont été recrutés pour remodeler l’enclos et surtout apporter plus de réussite, en complément des Leclerc, Sborz, Burke : Kirby Yates (36 ans, ERA 3.28, 7W, 80K en 60.2IP en 2023 avec les Braves) et David Robertson (38 ans, ERA 3.03, 18SV, 78K en 65.1IP entre les Mets et les Marlins). Un autre bras bien connu de la MLB, Danny Duffy (35 ans, sans club depuis fin 2021), essaye de se faire une place dans le roster à l’occasion du Spring Training. Des matchs de préparation pendant lesquels s’est illustré Marc Church, 22 ans, prospect #23 de la franchise : 8 matchs pour 10 manches, 9K, 1 save (à date). Il pourrait avoir assuré son spot dans la foulée d’une belle année en AA et AAA en 2023 : ERA 3.63, 9-4, 79K en 62IP.
Coté joueurs de position : Andrew Knizner (.241/.288/.712, 17HR et 73RBI en 2023) est la nouvelle doublure derrière le marbre de Jonah Heim après le départ de Mitch Garver ; le trio Semien-Seager-Jung tiendra sa place en 2B-SS-3B. Nate Lowe blessé, c’est le jeune Justin Foscue (25 ans, 14e choix de la Draft 2020, prospect #5 des Rangers) qui pourrait débuter la saison en 1B. En Triple A la saison passée, a aligné une stat sheet de .266/.394/.468, en obtenant plus de walks (85) que de strikeouts (70). Travis Jankowski (.263/.357/.689, 19SB en 2023) a re-signé pour un an et complètera l’outfield avec Garcia, Taveras et bien sûr la sensation Carter. Malgré ses exploits en postseason, le gamin surdoué conserve même son statut de rookie pour 2024 car il n pas assez de AB comptabilisés en MLB! La concurrence sera rude pour obtenir le titre de Rookie de l’année, avec même une concurrence au sein de sa propre équipe (voir ci-dessous). Acquis dans le Trade de Gallo aux Yankees en 2021, les middle infielders Ezequiel Duran (AVG .276, OBP .324, 14HR et 46RBI en 406AB en 2023) et Josh Smith (195 at-bat pour un OBP de .304) se révèlent de bons joueurs de complément depuis leurs débuts MLB l’année suivante. Ils ont joué à la fois en outfield et en infield dans cette équipe, notamment en remplacement de Seager en 2023. Le poste de DH n’a pas vraiment été déterminé pour le moment. Chris Young serait partant pour s’adapter aux formes du moment, adversaires… à moins que…
On le voit, on a été plutôt dans la discrétion et la réserve cet hiver avec les Rangers et on y était clairement pas habitué. Les recrues seront en fait les starters qui reviendront de blessures et qui devront apporter de la fraîcheur dans la rotation (même si ce ne sont pas des bras de première jeunesse non plus). Et on s’appuiera encore sur les produits maison.
Le joueur à suivre : Wyatt Langford
… A moins que Wyatt Langford ne devienne titulaire en DH. Vous ne connaissez pas encore ce nom? Vous allez vite devoir le retenir, tant la hype est grande du côté d’Arlington. Comme si avoir dans ses rangs un surdoué comme Carter ne suffisait pas, les Rangers nous préparent l’arrivée dans le Show d’un gamin de 22 ans pétri de talents.
Un talent déjà bien en vue pendant son cursus de 3 ans à Florida chez les Gators, lui le natif de Gainsville, ville qui héberge le campus. L’outfielder de 21 ans à l’époque a été nommé dans l’équipe type des College World Series 2023. Il a disputé et perdu la finale universitaire contre LSU de Paul Skenes (SP) et Dylan Crews (OF), draftés par les Pirates en #1 et les Nats en #2, alors que Langford a été sélectionné en #4 (les Tigers ont utilisé le spot #3 pour un autre outfielder, Max Clark).

Signé pour 8 millions de dollars, il a vite grimpé les échelons post-Draft, passant de la Rookie League à la Triple A sans trembler. Au total, 44 matchs pros pour une slashline de .360/.480/.677/.1.157, 10HR, 30RBI, 12SB et plus de BB (36) que de K (34)! Des perfs qui font de lui avant cette 2024 le prospect #6 de la Ligue pour MLB Pipeline, juste devant Crews (#7), Clark (#13), mais derrière Skenes (#3) et son coéquipier Evan Carter (#5).
A l’entame du Spring Training, son premier Spring Training rappelons-le, le GM Chris Young avait laissé la porte ouverte à Langford pour gagner sa place dans le roster. Et on peut clairement affirmer qu’il fait ce qu’il faut pour cela : en 16 matchs (à date), Langford c’est .378/.442./.756 avec une OPS ridicule de 1.198!!!! 5HR et 17RBI. Avec de telles perfs et la maturité qui va avec, on ne voit pas trop quelle excuse le FO et le staff pourrait trouver pour le renvoyer en Minors, même si on se doute que ce ne serait que très provisoire. Le petit hic c’est donc que Carter et Langford évoluent au même poste (champ gauche). A voir lequel des deux sera repositionné pour jouer ensemble en défense, ou comme je le disais plus haut, décharger Langford (ou Carter) des taches défensives et le laisser DH à temps plein.
Alors oui les Rangers ont beaucoup beaucoup beaucoup dépensé pour bâtir une équipe qui va jusqu’au titre, ça a marché… mais il ne faut pas du tout oublier l’incroyable boulot des scouts et du FO pour les récents choix de Draft qui sont en train de payer (Carter, Jung, on croise les doigts pour Langford, Foscue, Church…).
La star : Corey Seager
On était resté un peu sur notre faim après la saison 2022 de Seager, la première hors des Dodgers, sous le maillot des Rangers après la signature de son contrat max (325M$ sur 10 ans). Mais c’est peu dire que le garçon a fait taire les timides critiques sur la saison 2023.
Ecarté des terrains pendant un mois en raison d’une blessure musculairee entre mi-avril et mi-mai, notre shortstop n’a pas perdu de temps pour lancer sa saison. C’est simple au moment du All-Star Game (il est bien sûr sélectionné dans l’équipe AL), son OPS (1.026) est la 2e de la Ligue derrière Shohei Ohtani, avec une slash line de .353/.413/.613.
Nouvelle petite alerte fin juillet pour une douleur au pouce (10 jours sur la IL), mais toujours le même niveau d’efficacité une fois de retour. Seager est l’une des armes létales de cette attaque texane de folie et dépasse même ses standards affichés chez les Dodgers : meilleur AVG en carrière en 2023 (.327) , meilleur SLG (.623), meilleur OPS (1.013) et une OBP de .390, juste inférieur à celle de 2021 (.394). 96 RBI, 42 doubles et, on l’a dit 33HR, pour une OPS+ de 170… alors certes « seulement » sur 119 matchs, mais je n’ai aucun doute qu’il aurait pu les tenir sur une saison complète. La blessure d’Ohtani en septembre et sa fin de saison anticipée permette même à Seager de rêver du titre de MVP de la saison régulière, il finira finalement 2e du vote devant son coéquipier Marcus Semien (arrivé comme lui chez les Rangers en 2022).
Cette relative fraîcheur avec moins de matchs joués en régulière lui a peut-être été bénéfique en postseason (à l’inverse d’un Semien aux 182 matchs mais un impact « seulement » sur les matchs 6 et 7 des World Series). Déjà récompensé en 2020 après le titre des Dodgers (je n’ai pas mis de « * » après « titre » mais vous m’avez compris), Seager va s’offrir un deuxième trophée de MVP des Finales. Son HR égalisateur en bas de 9e manche au Game 1 reste l’image marquante mais il a eu une performance globale exceptionnelle tout au long de la postseason : AVG .318, OBP .451, OPS 1.133, 6HR, 12RBI.

Seager aura 30 ans fin avril. Il est dans son prime de chez prime et un clair candidat à un titre de MVP de saison régulière pour compléter une armoire à trophées déjà bien garnie. On sera quand même attentif à cette petite intervention chirurgicale subie en début d’année qui l’a privée d’un Spring Training classique (aucun match disputé à date mais du batting practice et du fielding). Mais le GM Chris Young s’est dit plutôt optimiste pour sa participation à l’Opening Day.
Le prono
Les Texans vont-ils briser la malédiction du champion en titre? Pour retourner en World Series, la concurrence sera rude en American League… même si le groupe de contenders parait plus homogène qu’en National League où les Dodgers et les Braves sont archi-favoris.
L’attaque sera à n’en pas douter encore au rendez-vous et les questions tournent plutôt autour de la rotation, mais cette configuration peut suffire en saison régulière. A voir si des moves seront fait à la Deadline, contrairement à cet hiver, pour dans un premier temps prendre le meilleur sur les Astros et les Mariners et éviter ainsi d’en passer par les Wild Card Series toujours très piégeuses.
En postseason, il y a besoin de pitching (on l’a vu avec Nasty Nate et Monty l’an dernier) alors les fans des Rangers prient bien fort pour un retour en pleine forme de MadMax et deGrom.
Mon prono : 92-70, 1er de l’American League West
Le pari fou
Evan Carter et Wyatt Langford confirment tout le bien que l’on pense d’eux et prennent les deux premières places du trophée AL Rookie of Year. Corey Seager ajoute le trophée de MVP à sa collec’ en faisant encore mieux que la saison dernière en plus de matchs. Les Rangers prennent leur revanche sur les Astros en remportant la Division Ouest avant que l’on ne retrouve le Derby texan en Championship Series. Les Rangers s’imposent au Game 7 et retournent en World Series pour défendre leur titre.

Une réflexion sur “Preview 2024 – Texas Rangers : Un colt à deux coups?”