Ca y est la page du titre est définitivement refermée du côté de Chicago, les derniers vestiges et mohicans se sont envolés vers d’autres horizons. Place désormais aux nouveaux Cubbies qui n’ont fait qu’un passage express par la case tanking. En effet les ambitions sont déjà de retour du côté des Cubs et 2023 pourraient être l’année du renouveau.
Après la grande braderie de l’été 2021 où la plus grande majorité des stars de cette équipe ont été échangées (Rizzo, Bryant, Baez pour ne citer qu’eux), les Cubs ont entrepris une lente mais solide reconstruction. Avec la signature de quelques joueurs prometteurs, dont le lanceur Marcus Stroman et la pépite japonaise Seiya Suzuki, mais également l’arrivée de jeunes joueurs issus du farm system ou arrivés dans les cadres des échanges cités ci-dessus, cette équipe est plus qu’attendue.
En effet, beaucoup de personnes attendaient cette équipe et lui promettaient une bien piètre dernière place de la NL Central. Que nenni… ils ont finis à la 3ème place avec un bilan de 74-88, certes bien aidé également par des Pirates et des Reds qui se sont (un peu) sabordés, et eux aussi en pleine reconstruction.
2 séries de 10 et 9 défaites avant la trade deadline laissait présager du pire, surtout que le front office a (encore) échangé quelques joueurs clés (des lanceurs de réserve pour la plupart, dont le closer attitré David Roberston, échangé aux Phillies). Et les fans ont eu très peur, avec la fin de contrat approchante du receveur All Stars Willson Contreras, que tout le monde voyait échangé (notamment du côté de Houston), mais qui finalement est resté. Enfin pas pour longtemps, car Free Agent, il a signé durant cette intersaison chez l’ennemi juré, les Cardinals…
Le jeune garde a bien réagi, enchaînant plusieurs courtes séries de victoires (3 ou 4), mais permettant de surnager et de ne pas sombrer au classement, pour finalement terminer à une place inespérée en milieu de classement.
Qu’en est-il pour cette saison 2023 ?
Les propriétaires de la franchise (la famille Rickett) ont été clairs dès le début de la période des tractations : le Manager Général, Jed Hoyer, avait carte blanche pour dépenser sans compter et recruter en conséquence…
Tout le monde pensait immédiatement à de grands noms arrivant à Windy City, et ce fut le cas. Certes, tout le monde voyait arriver Correa, Judge, DeGrom ou Kershaw, mais de bons joueurs ont signés, venant s’ajouter à la liste de ceux qui sont restés, ce qui laisse augurer une belle saison 2023.
Les Lanceurs partants :
La saison dernière, les Cubs se sont appuyés sur Marcus Stroman, arrivés durant l’été des Mets. Après un départ un peu poussif (un temps d’adaptation fut nécessaire, puis une blessure), il a été très bon durant la deuxième partie de saison. Un bilan de 6-7 et 3,77 d’ERA en 25 matchs débutes font de lui un pilier de la rotation. Nul doute qu’il sera compétitif dès le début de saison, même s’il reviendra de la World Baseball Classic qu’il effectuera avec l’équipe de Porto Rico.

Drew Smyly, arrivé en tant que Free Agent juste au début du Spring Traning en provenance des Braves, a lui aussi été bon. Le lanceur gaucher de 33 ans a eu des stats plus que convenables : 7-8 en 22 matchs débutés et une ERA de 3,47. Il avait signé pour un an, et est devenu free agent en fin de saison dernière. Mais les Cubs ont tout fait pour le garder et l’on re-signé pour 2 ans plus une année en option.
Après, la jeunesse a été de mise sur le monticule, et tous seront encore là cette saison :
Justin Steele : 27 ans, droitier, pur produit du farm system des Cubs, a démarré 24 fois la saison dernière. Un bilan de 4-7 seulement avec une ERA de 3,18, il n’a été aidé que trop peu par son attaque pour gagner des matchs.
Keegan Thompson : 27 ans également, et lui aussi pur produit du farm system. Peut aussi venir du bullpen. A démarré 17 fois la saison dernière, pour un bilan de 10-5 et 3,76 d’ERA. Jeune, prometteur, il a tout pour s’imposer dans cette rotation.
Hayden Wesneski : droitier de 25 ans, il est arrivé en août dernier des Yankees dans le cadre de l’échange de Scott Effross. Il a fait l’unanimité dès sa première apparition. Sortie du banc dès la 5ème manche, il a lancé jusqu’ à la fin du match, soit 5 manches, sans encaisser de run, 2 hits, un seul BB, et 8 SO. Il a fini la saison avec un bilan de 3-2, 2,18 d’ERA et un WHIP de 0,939.

La rotation a été étoffée avec un seul lanceur partant seulement : Jameson Taillon. Arrivé en tant qu’agent libre en provenance des Yankees, il a signé pour 4 ans et 68 millions de dollards. Le lanceur droitier de 31 ans a réalisé une bonne saison dans le Bronx : 14 victoires pour 5 défaites, 3,91 d’ERA et un WHIP de 1,128. Une valeur sure pour cette équipe, et nul doute qu’il continuera à engranger des victoires pour sa nouvelle équipe.
Reste enfin le mystère Kyle Hendricks… en délicatesse avec son épaule la saison dernière, il n’a joué que la première partie de saison, en étant loin de son niveau. 16 matchs joués, un maigre bilan de 4-6 et surtout 4,80 d’ERA, la pire en carrière. Une déchirure capsulaire à son épaule droite est la cause de ses problèmes, mais il a évité l’opération. Un retour cette saison est prévue. Certains disent début mars, d’autres pas avant mai. Le mystère est total pour le dernier Cubs de l’équipe vainqueur des World Series 2016. On en saura plus durant le Spring Training.
Les releveurs :
La saison dernière, le coach David Ross a énormément utilisé de lanceurs de relève, tels que Mark Leiter Jr ou Brandon Hughes. Le premier a d’ailleurs été quelques fois titulaire sur le monticule (4 fois). 2 victoires et 7 défaites et une ERA de 3,99 font qu’il restera encore dans le bullpen cette saison, puisqu’il a été re-signé. Hughes a lancé dans 57 matchs, pour une ERA de 3,12 et un bilan de 2 victoires et 3 défaites. Il a aussi 8 saves à son actif, puisque la saison dernière, pas de closer attitré. Rowan Wick tenait aussi ce rôle (9 saves, un bilan de 4-7 et 4,22 d’ERA).

Le poste de closer a été LE gros problème la saison dernière. 26 blown saves avec un ratio à peine supérieur à 50 %. un gros souci… Le closer titulaire est normalement Codi Heuer. Mais il a eu une saison 2022 blanche, la faute à une opération Tommy John. Son retour est prévu au mieux en juin. Il est attendu par tout le monde, ce poste étant réellement important pour l’équipe.
Pour renforcer ce bullpen, quelques arrivées, telles que Brad Boxberger qui arrive des Brewers. 34 ans donc de l’expérience, 64 manches jouées en 70 apparitions avec Milwaukee, et une ERA à 2,95, il devrait être un des piliers de ce bullpen et encadrer la jeunesse.
Tout comme Julian Merryweather, récupéré aux Blue Jays, il n’a pas beaucoup joué la saison dernière (26 apparitions seulement, et une ERA de 6,75). A 31 ans, il vient ici pour se relancer, il a montré par le passé un potentiel intéressant.
Adbert Alzolay devrait revenir de blessure cette saison. Seulement 6 matchs en 2022, aucun en tant que titulaire, alors qu’il avait débuté 21 fois en 2021. Des bons lancers, mais toujours un passage à vide sur une manche qui lui faisait énormément de tort. Il sera lui aussi dans le Bullpen.

Une dernière recrue : Michael Fulmer, lanceur droitier de 29 ans. Le rookie de l’année 2016 arrive en tant qu’agent libre des Twins où il avait été échangé aux Tigers l’été dernier. 67 apparitions l’année dernière, une ERA de 3,20 à Détroit et de 3,70 dans le Minnesota, il est un top releveur qui devrait rendre beaucoup de services, surtout dans les dernières manches.
Les joueurs de champs
Un seul départ significatif est à déplorer pour cette saison. Par contre, beaucoup d’arrivées (5) qui laissent percevoir de bonnes choses.
Les receveurs :
Willson Contreras parti chez les Cardinals, il était nécessaire de recruter un nouveau joueur pour épauler le déjà âgé Yan Gomes (34 ans). Alternant le poste avec Contreras la saison dernière, il n’a débuté que la moitié des matchs (69 matchs en tant que catcher et 9 en DH), il a été solide, apportant son expérience. .235 de moyenne, pour 8 HR et 31 RBI, il partagera le poste avec la nouvelle recrue, Tucker Barnhart, qui arrive des Tigers. Lui aussi a de l’expérience (31 ans – la majeure partie de sa carrière aux Reds), mais en attaque, il n’est pas aussi prolifique que son prédécesseur. .221 la saison dernière, pour 1 HR et 16 RBI. Mais être prolifique en attaque n’est pas ce qu’on attend de lui au vu des autres recrues des Cubs. Il sera un meneur pour la jeune rotation des Cubbies, et c’est le plus important.
Le champ intérieur :
On peut résumé le champ intérieur des Cubs en 2 mots : jeunesse et expérience.
De la jeunesse avec un Short Stop (qui jouera certainement en 2ème base) en la personne de Nico Hoerner (25 ans). Titulaire au poste l’année dernière, il a disputé 135 matchs. .281, 10 HR et 55 RBI, c’est surtout en défense où il est impressionnant, même s’il commet encore trop d’erreurs de jeunesse (13). Son association avec la nouvelle recrue Dansby Swanson qui arrive des Braves devrait valoir le déplacement. On en reparle plus bas…
Nick Madrigal a lui aussi la carte de la jeunesse. 25 ans lui aussi, il a peu joué les 2 dernières saisons, la faute aux blessures. A pourtant une bonne moyenne, mais n’est pas assez prolifique en attaque (7 RBI pour 59 matchs la saison dernière). Il devrait avoir un rôle de PH cette saison.
Entre l’expérience et la jeunesse, on peut citer le 3ème base Patrick Wisdom (31 ans). Révélation de la saison 2021 où il avait frappé 28 HR en 106 matchs, il a confirmé la saison dernière en étant le Cubs le plus prolifique dans cet exercice (25 HR et 66 RBI). Il a cependant une moyenne relativement faible (.205), ce qui le pénalise et le rend très vulnérable face aux lanceurs adverses.
Pour ce qui est de l’expérience, les Cubs ont recruté intelligemment :

Le 1ère base Eric Hosmer arrive des Red Sox où il avait été échangé par les Padres durant l’été. Le plus intéressant, c’est qu’il arrive pour le salaire minimum, soit 720 000 $. Le reste étant pris en charge par les Padres, qui l’ont libéré de son contrat, mais qui lui doivent 12 ,28 millions chaque année pendant encore 3 ans… A 33 ans, le champion 2015 avec les Royals a encore de beaux restes. .268, 8 HR et 44 RBI la saison dernière en 104 matchs joués. C’est surtout un excellent leader de vestiaire. Un très bel ajout pour encadrer les jeunes pousses.
Les champs extérieurs :
Une valeur sure : Ian Happ. Il a failli partir l’été dernier (tout le monde le voyait déjà échangé), mais non, il est toujours là. Pur produit du farm system des Cubs (1er tour de draft en 2015), il a l’avantage d’être switch (il peut frapper droitier ou gaucher). 158 matchs en 2022, .271 de moyenne, 17 HR et 72 RBI, le champ centre est attaché aux Cubs.
Christopher Morel, a été la grosse surprise de 2022. On attendait plutôt Brennen Davis (qui devrait certainement faire son apparition cette saison), mais le champ centre a su tirer son épingle du jeu. En 113 matchs, il a frappé pour .308, pour 16 HR, 47 RBI et 10 bases volées. Pas mal pour un rookie.

L’attraction de la saison dernière fut sans aucun doute le japonais Seiya Suzuki. Le japonais de 28 ans découvrait la MLB. Et quelle découverte. Elu rookie du mois dès le mois d’avril, il a baissé un peu au cours des mois suivants, gêné par des blessures. En 111 matchs, il a frappé pour .262, pour 14 HR,46 RBI et 9 bases volées. A noter qu’il a beaucoup travaillé durant l’intersaison (musculation). Il a pris 10 kilos de muscle pour améliorer sa vitesse de swing et mieux résister physiquement aux 162 matchs de saison régulière et faire une meilleure saison que la dernière.
Concernant les autres recrues, elles sont au nombre de 2 :
Trey Mancini, qui devrait plus tenir le rôle de frappeur désigné. Arrivé à l’été dernier aux Astros dans le cadre d’un échange à trois avec les Orioles et les Rays. Le joueur de 31 ans, désigné Comeback Player of the Year en 2021, a joué 143 matchs la saison dernière, pour une moyenne de .239, avec 18 HR et 63 RBI. Il devrait apporter son lot de points cette saison.
Enfin, l’arrivée de Cody Bellinger a surpris bon nombre de personnes. Certes, le rookie de l’année 2017 (.267, 39 HR, 97 RBI) et MVP 2019 (.305, 47 HR, 115 RBI) a énormément déçu ces 3 dernières saisons. En 2020, il n’a frappé que pour .239 (12 HR, 30 RBI). En 2021, ce fut sa pire année : .165, 10 HR et 36 RBI. Petit sursaut la saison dernière avec une moyenne de .210, pour 19 HR et 68 RBI en 144 matchs. Il a signé pour seulement une saison, souhaitant se relancer avec les Cubs et chercher une autre équipe (plus performante ?) en 2024. On va le suivre avec grand intérêt.
Le joueur à suivre :

On en a vaguement parlé un peu plus haut : Dansby Swanson.
Les Cubs avaient la volonté durant cette intersaison de signer un top Short Stop. Tout le monde attendait Carlos Correa, mais jugé beaucoup trop cher. Les Cubs n’ont même pas fait une offre à son agent… On a aussi parlé de Xander Bogarts (ex-Red Sox) ou Trea Turner (ex-Dodgers), mais c’est Swanson qui a signé, alors que beaucoup le voyait rester à Atlanta. Contrat de 7 ans et 177 millions seulement : on est loin des sommes pour les autres SS cette année. Mais les Cubs avaient 2 avantages…
Le premier, c’est que le grand père de Dansby adorait les Cubs. Il raconte qu’à chaque fois qu’il lui rendait visite, il y avait un match des Cubs sur la télé. Ce grand-père est décédé juste une semaine avant sa signature…Le deuxième, c’est que sa femme, Malory Pugh, joue pour les Chicago Red Stars en NWSL, l’équivalent de la Major League Soccer pour les femmes. Il s’est donc rapproché d’elle. Des arguments imbattables.
Dansby Swanson est certes un très bon défenseur (Gold Glove la saison dernière), et son association avec Hoerner est attendue comme évoqué auparavant, mais il est également un très bon attaquant, tout en étant solide physiquement (il a joué l’ensemble des 162 matchs de saison régulière en 2022). Une moyenne de .277 pour 696 apparitions au bâton, 25 HR, 96 RBI et 18 bases volées. Il sera l’attraction de cette saison 2023.
Bilan
La saison 2023 qui va débuter dans quelques jours s’annonce intéressante à suivre. L’alignement, aussi bien en attaque qu’en défense est, sur le papier, très attractive. David Ross va devoir jongler avec les possibilités, tout en incorporant quelques jeunes au fil de la saison (Brennen Davis, Matt Mervis, et peut-être Pete Crow-Armstrong en fin de saison). Wrigley Field s’annonce rempli à chaque match ! Mais cela sera-t-il suffisant pour rivaliser avec les Cardinals et les Brewers. Wait and see.. Mais la marche en avant débute chez les Cubs.
Mon prono : 2ème de NL Central avec un bilan de 86 victoires pour 76 défaites (oui, je sais, je m’emballe peut-être un peu…) et une place en Wild Card.
Une réflexion sur “Preview 2023 – Chicago Cubs : Le retour des ambitions”